Le Tribunal fédéral admet partiellement le recours d'un Valaisan contre sa détention provisoire. L'homme est accusé de calomnie et diffamation, tentative de contrainte et menaces de détérioration de données informatiques, notamment.
Le recourant a été arrêté le 2 janvier dernier à la suite de plaintes déposées au cours des semaines précédentes par une banque et deux collaborateurs ainsi que par un président de tribunal et conseiller communal. Lors d'une perquisition au domicile de l'intéressé, deux armes à feu ont été saisies. Les griefs 👇
La détention du Valaisan a été décidée pour trois mois et une expertise psychiatrique ordonnée.
La justice valaisanne a retenu un risque élevé de passage à l'acte. L'enquête a révélé que l'intéressé était adepte depuis plusieurs années des thèses conspirationnistes. Depuis la crise du Covid-19, son comportement a pris une tournure délirante. Dès 2022, il s'est découvert des «super-pouvoirs» et s'est créé un univers dans lequel il est le maître du «Jeu de la vie».
La violation des règles du jeu est sanctionnée par diverses punitions, allant jusqu'à l'exclusion, soit la mort. Les actes du recourant sont, selon lui, dictés par des intuitions lui indiquant les bons et les «salopards» et ce qu'il doit faire.
Dans un arrêt publié mercredi, le Tribunal fédéral reconnaît que le recourant tient des propos délirants. Les courriels adressés aux plaignants ont pu aussi être ressentis comme inquiétants. Cependant, l'homme n'a pas d'antécédent. Selon ses proches, il n'est pas violent. Son comportement ne permet pas de déduire qu'il a envisagé de s'en prendre concrètement aux personnes désignées.
Pour la 1ère Cour de droit public, un risque très élevé ne peut pas être retenu concernant ces menaces et le recours est admis sur ce point. En revanche, la justice valaisanne ne s'est pas prononcée sur la justification de la détention provisoire en lien avec les risques de diffusion ou de destruction de données informatiques sensibles.
La cause est donc renvoyée à l'instance précédente afin qu'elle éclaircisse rapidement cet élément et se prononce de nouveau sur la privation de liberté. (jah/ats)