Le monde du ski est secoué par des perquisitions
Le week-end dernier, tous les regards étaient tournés vers la station de Sölden qui, comme le veut la tradition, ouvrait la Coupe du monde de ski. Or pendant que Marco Odermatt imposait sa loi en géant, des perquisitions se déroulaient non loin de là, ciblant les principaux fabricants de ski autrichiens.
Ces inspections, menées à l’initiative de la Commission européenne, ont débuté dans les locaux de la marque Blizzard, propriété du groupe italien Tecnica, avant de se poursuivre chez Atomic, détenue par le géant finlandais Amer Sports, puis Fischer. Les sièges de ces entreprises sont respectivement situés à Mittersill et Altenmarkt, dans le land de Salzbourg, et Ried im Innkreis, en Haute-Autriche.
La Commission européenne enquête ici pour «suspicion d’entente anticoncurrentielle», a-t-elle précisé dans un communiqué. Concrètement, il se pourrait que les fabricants se soient entendus pour fixer les prix du marché, et donc potentiellement les augmenter, en l’absence de réelle concurrence.
Rappelons que le secteur traverse une période difficile sur le plan économique, au point que certaines marques auraient réduit leurs contrats avec les athlètes stars du Cirque blanc. En outre, plusieurs coureurs engagés le week-end dernier à Sölden se seraient également rabattus sur du matériel des saisons précédentes, selon le site suédois langrenn.com.
Dans son communiqué, l'institution européenne a tenu à indiquer que ces perquisitions «ne préjugent pas de l’issue de l’enquête». En clair, la présomption d’innocence demeure, comme l’ont souligné les équipementiers visés, ajoutant qu’ils collaborent pleinement avec les enquêteurs de la Commission européenne, assistés lors des opérations par ceux de l’Autorité fédérale autrichienne de la concurrence.
Si des infractions aux lois venaient à être constatées, l’Union européenne pourrait infliger des amendes allant jusqu’à 10% du chiffre d’affaires annuel mondial. Soit des sommes colossales, de plusieurs millions d’euros, auxquelles pourraient s’ajouter des compensations aux clients lésés, sans compter les pertes liées au préjudice d’image.
