L'escargot terrestre géant (Lissachatina fulica) peut atteindre une longueur de 20 centimètres. Originaire d'Afrique de l'Est, il est considéré comme une espèce invasive particulièrement problématique, en raison de sa voracité et du fait qu'il se reproduit très rapidement. Ces caractéristiques font de lui une menace pour l'agriculture et la biodiversité.
Le gros gastéropode est également vendu comme animal de compagnie exotique. Il suffit de jeter un coup d'oeil aux réseaux sociaux pour se rendre compte de sa popularité, y compris sous nos latitudes. Instagram, Tiktok et X regorgent d'images de personnes s'affichant avec cet animal.
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Dans beaucoup de cas, les heureux propriétaires se filment en train de mettre l'imposant invertébré en contact avec leur peau, voire leur bouche. Mauvaise idée: l'escargot terrestre géant représente «un réel risque sanitaire» et peut être dangereux pour la santé humaine. C'est ce qui révèle une étude de l'Université de Lausanne (Unil), publiée ce mardi dans la revue Parasites & Vectors.
«Ces escargots transmettent essentiellement des nématodes, dont le plus répandu est le ver rond pulmonaire du rat», nous explique Jérôme Gippet, postdoctorant à l'Unil et premier auteur de l’article. «Il s'agit de vers de petite taille, parfois invisibles à l'oeil nu, qui passent par l'escargot et sont capables d'entrer dans l'être humain».
«Cela peut être très dangereux et difficile à diagnostiquer, les médecins n'ayant pas l'habitude de voir ça», conclut le chercheur. La bave de ce mollusque est censée être bénéfique pour l’épiderme, alors que c'est précisément elle qui transmet les maladies, précise l'étude.
Bien que cette espèce soit originaire d'Afrique de l'Est, les auteurs de l'étude ont constaté que la plupart des propriétaires d’escargots géants de compagnie étaient européens. «La majeure partie de ces animaux sont nés d'élevages en Europe», ajoute Jérôme Gippet.
La Suisse n'échappe pas à cette tendance, bien au contraire. «Il est tout à fait possible de se procurer ce type d'escargots dans notre pays», relate le chercheur, qui avance l'exemple suivant:
Autre exemple: en septembre dernier, plusieurs individus ont été retrouvés à Saxon, en Valais. «On ne sait pas d'où ils venaient, mais il est possible qu'ils étaient des animaux de compagnie dont le propriétaire a cherché à se débarrasser», estime Jérôme Gippet.
L'escargot terrestre géant n'est, pour l'heure, pas présent à l'état sauvage en Suisse. «Il s'agit d'une espèce tropicale», explique le postdoctorant. «Nous pensons qu'ils ne sont pas en mesure de survivre dans la nature sous nos latitudes, notamment en raison du froid.»
A la lumière de ce danger, que doit-on faire si l'on possède de tels animaux? «Il faut toujours se laver les mains après avoir manipulé ces escargots», répond Jérôme Gippet. Et d'ajouter: «S'ils se baladent sur notre main, il y a peu de risques. Mais si l'on porte ensuite notre main à la bouche, cela peut devenir dangereux. C'est notamment le cas avec les enfants, qui sont plus susceptibles de le faire».
Autre conseil utile: «Il est important d'éviter d’ingérer leur mucus», ajoute le chercheur, qui tient à préciser: