Un homme âgé de 37 ans écope de 18 ans et 3 mois de prison pour l'assassinat d'un Italien de 66 ans, en août 2019, sur un parking à Zurich. Selon la justice zurichoise, l'accusé a abattu le sexagénaire, car ce dernier lui réclamait le remboursement d'un prêt de 350 000 francs, que le principal intéressé a dilapidé au lieu de l'investir comme il l'avait prétendu.
En outre, le Suisse d'origine turque devra verser à la famille de la victime des réparations morales d'un montant total de 83 000 francs.
Le Tribunal de district de Zurich a reconnu, mercredi soir, le prévenu coupable d'assassinat. Il a largement suivi le réquisitoire de la procureure qui réclamait la prison a perpétuité. La défense avait demandé l'acquittement du trentenaire par manque de preuves.
Selon le Ministère public, l'accusé est monté à l'arrière de la voiture de la victime, dans la nuit du 4 au 5 août 2019, sur un parking à Zurich-Schwammendingen. Il l'aurait abattu à bout portant, par-derrière, en tirant deux coups de feu.
L'acte d'accusation s'est basé notamment sur des traces d'ADN du prévenu, prélevées sur la poignée de la portière arrière, sur des messages téléphoniques et sur ses déclarations. La victime a prêté au trentenaire 350 000 francs en deux tranches, en mai et en juin 2019. Il s'agissait d'un prêt «à court terme» que l'accusé destinait prétendument à un investissement financier auprès d'un banquier.
En réalité, il n'en a rien été. Le prévenu a dépensé l'argent pour ses frais personnels, notamment dans des établissements de prostitution.
Lorsque le sexagénaire a insisté pour que ce dernier lui rembourse le prêt ou lui verse le bénéfice financier du prétendu investissement, l'accusé lui a donné rendez-vous sur le lieu du crime, après avoir «botté en touche» à plusieurs reprises. Le jour venu, le prévenu a changé plusieurs fois de proposition de lieu de rendez-vous, selon la procureure.
Durant son procès, le Suisse arrivé dans la région zurichoise à l'âge de 12 ans en provenance de Turquie a nié les faits reprochés. Selon ses dires, la mafia ou d'autres partenaires commerciaux douteux de la victime ont abattu le sexagénaire italien. En outre, aucune trace de sang ou de résidus de tir n'a été découverte sur le corps du prévenu ou sur ses vêtements, a souligné son avocat.
La défense a donc plaidé, en vain, l'acquittement complet de l'accusé qui se trouve en détention préventive depuis quatre ans. Elle a réclamé, du même coup, une réparation financière. Les juges ont donné toutefois raison à l'accusation. (ats/svp)