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Mike Horn parle de son passé militaire sanglant sur Youtube

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Critiqué pour son passé militaire sanglant, Mike Horn sort du silence

«Bonjour tout le monde. Aujourd'hui, on va parler de la guerre». C'est ainsi que l'aventurier-influenceur suisse a décidé de décapsuler sa réponse suite à l'enquête choc de Temps présent. Cette dernière revenait avec précisions et témoignages sur le féroce bataillon 101, dans lequel Mike Horn a œuvré volontairement durant son service militaire.
02.02.2023, 18:5503.02.2023, 08:07
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«Honnêtement, moi j'ai toujours mis en valeur la vie des autres et l'intégrité de mes valeurs.» C'est peut-être qu'il faut retenir de la réponse donnée par Mike Horn, dans une vidéo de 15 minutes sur sa chaîne YouTube, à l'enquête de Temps présent qui avait fait grand bruit il y a deux semaines.

L'émission de la RTS a dévoilé l'unité d'élite dans lequel l'aventurier sud africain, naturalisé suisse, avait fait son service militaire à 18 ans. Le bataillon 101. Une unité redoutée et redoutable qui avait pour mission de mener une véritable «chasse aux rebelles» à la frontière avec la Namibie, selon l'un de ses camarades de l'époque.

Dans cette enquête, un ancien supérieur de Mike Horn, Waal de Waal, parle notamment de leur quotidien d'une manière très crue: «Nous nous tirions dessus, nous nous roulions dessus. En fait, eux ne pouvaient pas nous rouler dessus, car ils étaient au sol.»

Une révélation qui a fait grand bruit en Suisse romande. Mais depuis la diffusion de ce numéro de Temps présent, Mike Horn n'avait pas réagi publiquement. C'est aujourd'hui chose faite, dans une vidéo en face caméra.

Voici la réponse de Mike Horn, en punchlines:

«Actuellement, autour de nous, on a des conflits en Ukraine et en Russie»
«Moi aussi, à 18 ans j'ai vécu et expérimenté la guerre. Je vais vous expliquer comment ça a influencé ma vie»
«Je suis né en Afrique du Sud, en 1966, dans une famille religieuse qui croyait en l'égalité»
«L'Afrique du Sud était gouvernée par un régime d'apartheid très strict»
«Pendant cette période, il y avait beaucoup de tensions, surtout au sujet des pays en développement»
«La guerre en Namibie et en Angola a commencé en 1966, l'année où je suis né. Elle a été déclenchée par la Swapo (South West African People's Organization»
«La Swapo voulait la fin de la domination coloniale portugaise»
«Le gouvernement menait des raids contre les bases de la Swapo, en Angola»
«C'est dans ce contexte-la que moi, Mike, comme tous les garçons en Afrique du Sud, j'ai commencé à passer des tests d'aptitude pour le service militaire obligatoire»
«Si on compare avec la Suisse, où on a un système assez similaire, le meilleur régiment c'est les grenadiers de montagne»
«Si tu as les meilleures aptitudes physiques et psychologiques, tu es sélectionné pour ce régiment»
«En Afrique du Sud, les meilleurs étaient dans les forces spéciales. Un service militaire obligatoire qui dure deux ans»
«Pendant cette période, tu étais envoyé à la guerre et, ensuite, tu avais des cours de répétition»
«La différence avec la Suisse, c'est que l'Afrique du Sud était en guerre»
«A la fin de ta formation, tu partais sur le front, si tu ne voulais pas aller en prison»
«Le bataillon qui m'a été affecté, le bataillon 101, faisait partie de la Swaft. Des forces militaires officielles»
«Elle avait pour mission de défendre la frontière, au nord de la Namibie avec l'Angola, où il y avait des infiltrations d'ennemis»
«Cette guerre s'appelait la guerre des frontières»
«Dans ce bataillon, j'avais le rôle de lieutenant. J'avais la responsabilité de la vie de 36 personnes»
«Notre mission principale était de localiser et de capturer les combattants ennemis, qui étaient formés par les Russes et les Cubains»
«Les combats pouvaient être très violents des deux côtés»
«A l'époque, ma guerre sur le front était une guerre contre un régime de guérilla»
«Pour nous, en Namibie, c'est important de savoir qu'on ne se battait pas pour l'apartheid, mais pour défendre les territoires de notre pays»
«On se battait côte à côte avec les Namibiens, contre les guerillos»
«Nos équipes étaient mixtes. L'apartheid était appliqué uniquement en Afrique du Sud»
«Dans notre bataillon, il y avait beaucoup d'ex-membres de la Swapo»
«Notre bataillon était libre de ses choix, nous avions notre propre ordre de commandant. Nous n'étions rattachés à aucun autre régiment»
«On recevait les ordres de nos supérieurs»
«C'est important de rappeler que la guerre, c'est la guerre»
«Il n'y a pas de jolie guerre»
«Personne ne gagne la guerre»
«Tout le monde perd pendant une guerre»
«Pour moi, la guerre ce n'est pas un jeu»
«Il y a beaucoup de décisions qui sont prises entre les différents supérieurs»
«Et, parfois, ça dérape»
«Des personnes vont au-delà des limites»
«Honnêtement, moi j'ai toujours mis en valeur la vie des autres et l'intégrité de mes valeurs»
«En 1986, le bataillon 101 a été mis en cause dans l'assassinat de l'activiste Imanuel Shifidi»
«Moi et mes hommes, on n'a jamais participé à aucune de ces opérations»
«En 1986, j'avais fini mon service militaire»
«Je suis alors rentré chez moi pour retrouver ma maman qui avait perdu mon papa, une année plus tôt»
«J'ai reçu une proposition pour continuer dans la force permanente. J'ai décidé de ne pas devenir soldat professionnel»
«J'ai vu et vécu assez de violences»
«C'est là que j'ai décidé d'aller faire mes études à l'université»
«Quatre ans plus tard, je suis parti en Suisse»
«Si on n'a jamais vécu la guerre, c'est très difficile d'imaginer ou de comprendre ce que c'est vraiment»
«Et comment ça peut influencer ta vie»
«Les personnes impliquées dans une guerre, comme aujourd'hui en Russie et en Ukraine sont souvent très jeunes et soumises à des pressions extrêmes»
«Ce n'est pas toujours leur choix»
«Je suis quelqu'un qui est mentalement très fort»
«Quand j'ai dit qu'aller à la guerre, c'est comme acheter des croissants, je voulais dire que c'est à toi de décider des conséquences qu'un événement peut avoir sur ta vie»
«Quand je suis rentré chez moi après la guerre, j'ai décidé de garder ce que la guerre m'avait apporté. Le reste? Je l'ai laissé de côté»
«Quand tu veux que la guerre te traumatise, toute ta vie est foutue»
«Je ne voulais pas avoir une vie foutue»
«Je voulais une vie constructive»
«Deux mois avant sa mort, et avant que je parte à la guerre, mon papa m'a dit: "Quand on peut, il faut planter des fleurs dans la terre et pas des mauvaises herbes"»
«Avec les fleurs, tu prends ce qui est beau pour construire ta vie»
«Avec les mauvaises herbes, toute ta vie, après, elle est foutue»
«Malheureusement, nous vivons dans un monde où les humains ont de la peine à cohabiter»
«Beaucoup de jeunes sont impliqués dans des guerres qui ne leur appartiennent pas»
«Ils sont amenés, comme moi, à se battre au front contre des ennemis qui, comme eux, se battent pour leur vie»
«Quand on fait notre service militaire obligatoire et qu'on est sélectionné pour aller en première ligne des combats, c'est là où les choses se passent»
«C'est là où on voit la brutalité de la guerre»
«C'est là que la vie a une autre valeur»
«Quand on respecte les autres comme on veut être respectés, c'est mettre de la valeur dans la vie des autres»
«Quand tu as fait la vraie guerre, tu as pas envie de faire la guerre contre les gens»
«Après mes études, ma seule envie était de partir explorer le monde»
«Comme expliqué dans mes livres, je n'ai jamais caché mon passé»
«L'Afrique du Sud était boycottée quand j'étais gamin»
«Je n'avais pas beaucoup d'endroits où je pouvais aller»
«C'est pour cette raison que je suis arrivé en Suisse»
«La Suisse n'a pas boycotté l'Afrique du Sud pendant l'apartheid»
«Après la guerre, j'ai décidé de me rapprocher de la nature»
«La nature m'a offert la paix»
«Elle me permet de me reconnecter avec moi-même»
«Nature doesn't discriminate»
«Nature doesn't judge»
«Nature gives you respected»
«And will take care of you»
«Si j'ai un conseil à donner aux jeunes qui sont au front aujourd'hui: tout ce que j'ai fait dans ma vie m'a appris à être résilient, discipliné et à garder mon intégrité»
«De toujours se relever rapidement une fois qu'on tombe»
«De croire en moi et en mes capacités»
«Continuer de croire en la beauté de chaque personne»
«De relativiser des choses qui ont très peu d'importance dans notre vie»
«De ne pas oublier le passé, mais d'en garder les bons côtés et de les rendre constructifs»
«Pourquoi on veut détruire, si tu peux construire?»
«Pourquoi toujours regarder ce que les autres font et critiquer»
«Si tu marches sur les gens, tu ne te construis pas toi-même»
«Si on change notre attitude et on voit ce qui est beau, c'est là qu'on a une vie plus heureuse»
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youtube

(Il sort un billet de dix francs)

«La valeur de ce billet est de dix francs»

(Il le chiffonne)

«Si on l'écrase et on le lance par terre»

(Il écrase le billet avec son pied)

«Et qu'on lui marche dessus»

(Il le déchiffonne)

«La valeur de ce billet restera toujours dix francs»

(Il le tend à la caméra)

«Dans la vie, tu peux te faire écraser, mais ta valeur reste toujours pareille»

Et voici la vidéo en question:

Calme-toi mère Nature
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