La Suisse est brusquement retombée dans une ambiance hivernale et féérique. Les flocons ont recouvert le pays et fait le bonheur des amoureux d'or blanc, même si cette neige fraîche arrive tardivement.
Il est tombé 40 cm aux Paccots (FR) et plus de 50 cm au Col du Pillon (VD) à 1545m. A Glacier 3000, d'autres images nous ont été envoyées et montrent près de 1m50 de «fraîche» tombé en trois jours.
La station rappelle que les amateurs de sport de neige pourront skier jusqu’au 30 avril sur le domaine vaudois. Le cumul des précipitations, comme l'indique la société, atteint un total stratosphérique de douze mètres de neige.
Et qui dit neige en abondance, dit manteau neigeux instable. Du côté de Glacier 3000, le danger d'avalanche reste marqué (3/5). Mais de manière générale, la situation avalancheuse reste instable.
Contacté par watson, la Rega nous rappelle que le danger est permanent. Encore hier, jeudi 18 avril, une avalanche s'est déclenchée au col du Pillon. Deux skieurs ont été pris dans la coulée. Le premier skieur est sain et sauf, le second a été blessé au bassin et héliporté au Chuv par la Rega.
La Garde aérienne suisse de sauvetage nous rappelle qu'elle est prête à intervenir 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, que «les équipages évaluent chaque matin le danger d’avalanche».
Du côté d'Air-Glaciers, le guide et sauveteur Emmanuel Stern confirme que la situation est exceptionnelle, simplement parce que «nous sommes relativement tard dans la saison, avec une limite de neige basse pour la saison. Or, ce n’est pas plus instable qu'en période hivernale».
Selon le guide, le danger peut venir d'un manque d'attention. «L'erreur serait de perdre les réflexes de base de l’hiver: se renseigner sur le danger d'avalanche et les conditions. La dangerosité ou le risque n’est pas plus faible au printemps», renseigne Emmanuel Stern.
Même si les chutes de neige ont été fortes, ce n'est pas une situation critique d’un point de vue neigeux.
Pour Lionel Fontannaz, météorologue pour Météosuisse, les conditions vont demeurer instables, sans être exceptionnelles, selon nos collègues de SLF, l'institut qui dresse les bulletins d'avalanche. «Il y a un risque d’avalanche qu’il faut prendre en compte. De plus, il y aura d’autres épisodes de giboulées de neige sur le versant nord des Alpes», rapporte Lionel Fontannaz en se référant au SLF.
Un rappel (appuyé) à la prudence, comme le souligne Lionel Fontannaz, qui précise que «dès qu’on a plus de 30-40 cm de neige fraîche, sur une pente à 30 degrés, le risque d'avalanche augmente mécaniquement.»
Divers spécialistes et montagnards rappellent qu'un autre aspect entre en ligne de compte: le sable saharien, qui fragilise les couches. «Le sable va avoir un effet qui va limiter la cohésion entre les couches, pour que le manteau neigeux soit stable», analyse-t-il.
Et au météorologue de conclure: «On aimerait que les comportements progressent autant que les prévisions.»