Quatre objets nationaux sont soumis au peuple suisse, ce 25 septembre. Vous pouvez d'ailleurs jeter un œil au verdict des urnes concernant ces derniers: par ici.
Ceci dit, trois votes cantonaux devraient retenir tout autant votre attention. Ce dimanche, les Neuchâtelois se penchent sur une assurance obligatoire pour les soins dentaires, les Bernois décident s'ils accordent le droit de vote (mais pas d'éligibilité) aux moins de 16 ans et les Vaudois devront trancher: acceptent-ils la création d'un organe spécial pour surveiller la Justice?
Neuchâtel votait ce 25 septembre sur la création d'une assurance dentaire obligatoire. Pour les partisans, il s'agissait d'instaurer un système où «tout le monde y gagne». Pour les opposants, cette initiative était «chère et trompeuse».
Les votants ont tranché: ce sera «non». En cas de «oui» des Neuchâtelois dans les urnes, leur canton serait devenu un pionnier en la matière en Suisse.
Le comité en faveur de cette assurance des soins dentaires, qui regroupe des partis politiques, les syndicats et des associations, estime qu'aujourd'hui, aller chez le dentiste est encore trop cher pour de nombreuses personnes. A l'appui de leur démarche, les partisans de l'initiative soulignent que la santé dentaire, non couverte par l'assurance de base, est un luxe auquel un Romand sur trois doit renoncer pour des raisons financières.
Dans le camp du non, on critique le fait que l'initiative va péjorer l'attractivité économique du canton, car elle sera financée par une nouvelle ponction sur les salaires. Le coût est estimé à 110 millions de francs par an, pour l'instant, fait-on remarquer dans le camp de la droite, mais il pourrait augmenter au fil des ans.
Le financement de cette assurance est basé sur celui de l'AVS. En l'occurrence, un prélèvement sur les salaires. Notons que les enfants et les retraités ne participeraient pas à son financement, mais pourront en profiter.
Comment ça marche pratiquement? Par une retenue sur le salaire de 1%, payée pour moitié par l'employeur et pour moitié par l'employé. Le coût, pour l'employé, atteindrait 30 francs par mois pour un revenu de 6000 francs par exemple.
Les citoyens bernois n'ont pas voulu accorder le droit de vote aux jeunes dès 16 ans. Cette extension des droits politiques a été rejetée dimanche par 67,2% des votants. Glaris reste donc le seul canton avec le droit de vote à 16 ans.
Le Grand Conseil s'était prononcé en faveur de ce changement par 90 voix contre 58 en novembre 2021. Le Conseil-exécutif (gouvernement) s'était opposé à cet élargissement des droits politiques en raison du net refus de ce même objet par le peuple en novembre 2009.
Le résultat du vote bernois pourrait être historique. En effet, dans tous les cantons où la question a été posée, la réponse a été négative. Sauf à Glaris, en 2007.
Cette modification de la Constitution cantonale bernoise prévoit que les jeunes soient autorisés à voter dès 16 ans tant au niveau du canton que de celui de la commune. Attention toutefois: ils ne pourront être élus à une fonction politique qu'à l'âge de 18 ans comme aujourd'hui.
Les Vaudois ont accepté que leurs magistrats soient surveillés. Ils ont dit oui à la modification de la Constitution cantonale en vue de mettre sur pied un Conseil de la magistrature.
A quoi va servir cet organe? La tâche des neuf membres qui le composera – en cas de «oui», bien sûr – sera de surveiller la justice sur le plan administratif et également disciplinaire, pour s'assurer que les magistrats sont dignes de leur fonction.
Le système n'est pas nouveau, car, en Suisse romande, quelques cantons possèdent déjà un organe similaire: Genève, Fribourg, Neuchâtel et le Valais.
Les partisans – dont fait partie le Conseil d’Etat – jugent que la création de cet organe offre de meilleures garanties pour la séparation des pouvoirs. Par ailleurs, un seul organe de surveillance, contre les cinq ou six actuels, rapporte 24 Heures, simplifie le système.
Les opposants craignent une perte de contrôle de la part du parlement. Ils estiment qu'un tel organe de surveillance retire de la compétence au Grand Conseil. Des arguments qui se sont vus soutenus par le PLR, l’UDC, les Libres et la Gauche radicale notamment. (ats/jah)
