«Sans le coup de fil du syndic, j'aurais installé mes lumières comme chaque année depuis 25 ans». Dire que Jean-Marie Chassot est déçu relève de l'euphémisme. Ce passionné de décorations de Noël illumine, depuis plus deux décennies, sa station service, son garage et son appartement de Prez-vers-Noréaz dans le canton de Fribourg. Un véritable pèlerinage pour les habitués, comme le souligne le quotidien La Liberté.
Mais cette année, c'est le coup de massue pour notre retraité qui dit avoir reçu un coup de fil de la commune.
Le retraité nous explique qu'il ne souhaite pas «se mettre dans le pétrin» avec les autorités en ne suivant pas les recommandations qui lui ont été faites, mais il réitère son incompréhension face à cette situation.
Mais avouons-le, ces nombreuses lumières ne sont-elles pas un peu excessives? A cette question, le bricoleur passionné (il fabrique lui-même ces décorations en récupérant des objets de la ferraille à la déchetterie) explique qu'il ne «regarde pas» le montant de sa facture d'électricité, «car quand on aime, on ne compte pas». Nous avons voulu savoir ce que la commune pensait de la situation de Jean-Marie, contacté par notre rédaction, le syndic de Près-vers-Noréaz n'a pas souhaité s'exprimer à ce sujet.
«On entend tous les jours qu'il faut économiser l'électricité, alors je ne pense pas sortir mes illuminations cette année», explique Paula Alves Ribeiro, concierge d'un petit immeuble morgien.
La mère de famille avoue qu'elle se faisait une joie de décorer son appartement et son immeuble comme chaque année, mais face à la crainte d'une pénurie d'électricité cet hiver, elle ne voit pas d'autre alternative.
Concierge depuis 10 ans, Paula n'a jamais calculé la consommation d'énergie de ses illuminations en LED, mais elle considère que les petits gestes ont leur importance face à la menace de pénurie de courant.
On a demandé à une experte, Laurianne Altwegg, responsable énergie à la Fédération romande des consommateurs, si la suppression des lumières sur notre sapin de Noël nous sauvera de la menace de la pénurie de courant cet hiver. Voici sa réponse:
Toutefois, Lauriane Altwegg souligne qu'il y a des postes bien plus énergivores que les guirlandes de Noël, comme les petits chauffages électriques d’appoint. «Y renoncer aurait bien plus d'effet» selon la responsable énergie.
Tout est donc question de quantité, de types d'ampoules et de durée de consommation. En bref, n'en faites pas trop et remplacez vos vieilles guirlandes par des LED.
La responsable énergie estime qu'il est «inefficace de donner des leçons» aux personnes qui souhaitent égayer leurs fêtes de fin d'année. Mais le contexte actuel doit aussi nous mener à nous interroger sur notre consommation d'énergie au quotidien. Laurianne Altwegg souligne que la consommation d’électricité aura aussi des effets importants sur la facture l’année prochaine au vu de la hausse des tarifs. La spécialiste rappelle aussi que si la FRC n'a pas émis de recommandation officielle sur l'usage des luminaires de Noël. Elle pousse, en revanche, les communes à s'intéresser à leur consommation d'énergie via leur éclairage public.
En nous promenant dans les rayons d'un grand magasin de bricolage, nous avons trouvé cette guirlande lumineuse.
A combien s'élèverait son coût en électricité chaque année si on l'utilise de 19h à 7h du matin, soit 12 heures et cela durant un mois soit 30 jours? Le calcul est relativement simple:
Résultat: la facture d'électricité du luminaire se monte à 45ct en moyenne en 2022 et sera de 58 ct en 2023.