L'UDC s'est attaquée une nouvelle fois, jeudi, à la candidature suisse au Conseil de sécurité de l'ONU. Le Conseil national n'est, toutefois, pas entré dans son jeu. Par 125 voix contre 56, il a réitéré son soutien au Conseil fédéral.
L'aversion du parti conservateur n'est pas nouvelle. Au fil des années, Christoph Blocher n'a cessé de dire tout le mal qu'il pensait de la candidature de Berne. Au Parlement, le groupe a déposé plusieurs motions exigeant son retrait. Toutes ont échoué. L'élection étant prévue pour le 9 juin, l'UDC remet l'ouvrage sur le métier. Elle est cependant bien isolée.
Disposant de suffisamment de députés, le parti a pu imposer une session extraordinaire sur le sujet. Sauf que le bureau du National a classé le débat dans la moins importante après la procédure tacite. Le plénum a refusé mercredi par 100 voix contre 73 de lui offrir plus de place.
Seul Roger Köppel (UDC/ZH) a ainsi pu prendre la parole lors du débat. «Une entrée au Conseil de sécurité torpillerait la neutralité suisse. C'est un risque non calculé pour notre pays.» La neutralité implique de rester en retrait de tout conflit armé ou économique, a-t-il lancé, critiquant les récentes sanctions prises à l'encontre de la Russie, dans le cadre de la guerre en Ukraine.
La neutralité et les bons offices ne sont aucunement mis en péril par une candidature au Conseil de sécurité, a opposé le président de la Confédération, Ignazio Cassis. Des pays ont pu jouer un rôle médiateur par le passé, alors qu'ils siégeaient au sein de cet organe. La Suède s'est ainsi engagée dans la guerre au Yémen, et l'Allemagne dans le conflit libyen.
«Une candidature est dans l'intérêt de la Suisse autant que dans celui du monde», a plaidé le Tessinois. «Etat neutre à l'écoute des minorités, nous sommes toujours à la recherche de compromis. Nous avons beaucoup de compétences à mettre à disposition de la communauté internationale.»
La Suisse, qui fête cette année ses 20 ans d'adhésion à l'ONU, a toutes ses chances d'intégrer le Conseil de sécurité en 2023, pour deux ans. Elle est la seule candidate, avec Malte, pour les deux sièges attribués à l'Europe de l'Ouest. (ats/mndl)