Suisse
Pénurie

La règle des 19 degrés fait frissonner le secteur immobilier

La règle des 19 degrés fait frissonner le secteur immobilier

La règle des 19 degrés maximum en cas de pénurie pour les logements chauffés au gaz ne convient pas aux propriétaires. Un appartement trop froid pourrait être considéré comme un «défaut».
02.10.2022, 14:1902.10.2022, 19:20
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La réglementation des 19 degrés maximum mise en consultation par le Conseil fédéral n'est pas applicable dans la pratique, sans compter que les bailleurs pourraient être obligés d'accorder des réductions de loyers.

Selon le Code des obligations, un appartement trop froid est considéré comme un «défaut», au même titre que des murs tachés, un ascenseur en panne au 4e étage ou le bruit de travaux dans l'appartement voisin. Dans de tels cas, les locataires peuvent exiger une réduction du loyer, rappelle la SonntagsZeitung.

Le montant d'une telle baisse est laissé à l'appréciation du tribunal. Selon l'aide-mémoire de l'association des locataires, on peut par exemple s'attendre à une réduction du loyer d'environ 20% lorsque la température ambiante se situe entre 16 et 18 degrés.

Une baisse admissible, selon le Conseil fédéral

Avec les 19 degrés valables pour les espaces dont plus de la moitié sont chauffés au gaz, il pourrait théoriquement aussi y avoir un défaut. Mais dans ses commentaires du projet d'ordonnance mis en consultation, le Conseil fédéral s'en remet à la justice. «Seuls les tribunaux compétents en matière de bail pourraient apporter des éclaircissements», écrit-il.

La Confédération part néanmoins du principe que la marge de manœuvre juridique pour une telle mesure temporaire est largement suffisante. Dans son commentaire, elle indique que des températures de 20 à 22 degrés Celsius sont courantes dans les espaces intérieurs.

Une baisse de température d'environ trois degrés, limitée dans le temps, devrait encore être considérée comme admissible dans la pratique du droit du bail suisse.

Quels problèmes posent les 19 degrés?

Dans sa prise de position du 20 septembre mise en ligne, l'Association suisse de l'économie immobilière (SVIT) critique le fait que le Conseil fédéral s'en remette ainsi à la justice. La situation de départ reste floue, au point que les bailleurs pourraient être menacés d'actions en justice pour des réductions de loyer.

L'association attend dès lors du Conseil fédéral qu'il «clarifie la question». Elle ajoute:

«Il doit garantir que les températures concernées seront conformes au droit du bail pour la durée d'application de l'ordonnance»

La SVIT voit un autre problème, pratique celui-là, à l'application de cette nouvelle règle des 19 degrés. Et son directeur, Marcel Hug, d'illustrer dans la SonntagsZeitung que la température est plus basse près du sol que directement sous le plafond, et qu'elle est différente dans la salle de bain que dans la chambre à coucher.

Dans sa réponse à la procédure de consultation, l'association a dès lors demandé que la Confédération définisse des directives concrètes pour mesurer la température ambiante. L'ordonnance doit notamment préciser la méthode ou l'appareil utilisés, la hauteur de la mesure, sa durée, dans quelles pièces et par qui.

L'ordonnance était en consultation jusqu'au 22 septembre. (sas/ats)

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