La Suisse doit interdire les «thérapies de conversion», méthodes non seulement inefficaces, mais aussi dangereuses. C'est ce que quémandent lundi Pink Cross, l'Organisation Suisse des Lesbiennes (LOS) et Transgender Network Switzerland (TGNS).
Ces deux organisations faîtières LGBT ont apporté leur soutien à deux initiatives parlementaires socialistes qui pourraient abolir cette pratique.
Cette méthode pseudo-scientifique vise à modifier l’identité de genre ou l’orientation sexuelle d’une personne. Le plus souvent, il s'agit de diriger une personne de l'homosexualité ou de la bisexualité à l'hétérosexualité. De telles «thérapies» sont aussi proposées à des personnes transgenres.
Selon l'Organisation des Nations unies, ces pratiques peuvent être assimilées à des actes de torture.
Angelo Barrile (PS/ZH) et Sarah Wyss (PS/BS) sont à l'origine des deux interventions déposées. Les initiatives parlementaires demandent que soient interdites au niveau suisse:
En revanche, certains services, qui relèvent du droit pénal, ne devraient pas être touchés par cette interdiction:
Le Conseil fédéral, déjà interpellé sur cette question, a estimé jusqu'à présent qu'il n'y avait pas lieu d'agir. Cependant, dans plusieurs cantons, des motions parlementaires ont déjà été déposées pour interdire de telles pratiques.
L'Autriche et l'Allemagne ont déjà interdit les mesures visant à modifier ou à supprimer l'orientation sexuelle ou l'identité de genre des personnes LGBT.
En France, le sujet est débattu cette semaine à l'Assemblée nationale: ce projet de loi luttant contre ces thérapies prévoit la création d'un délit spécifique et des peines de prison. Cela permettra de mieux quantifier le phénomène. (mbr/ats)