Des bougies ont été allumées dans une centaine de lieux de Suisse en signe de solidarité, a relevé Caritas. Il s'agit d'attirer l'attention sur un fait encore souvent méconnu: plus de 700'000 personnes (722'000 selon l'Office fédéral de la statistique) vivent en situation de pauvreté dans le pays.
L'«océan de bougies» créé samedi est une tradition chez Caritas, qui tient aussi à faire de l'opération une occasion de rencontres et de convivialité lors de laquelle les personnes présentes peuvent partager du thé chaud et des biscuits.
En Suisse romande, l'action s'est déroulée notamment à Genève, Lancy, Fribourg, Delémont ainsi qu'aux Breuleux ou à Moutier, entre autres lieux.
L'inflation rend la situation des plus précaires particulièrement aiguë. «La période de Noël est très difficile lorsque l'argent manque de toutes parts», explique Christine Gerstner, coordinatrice de l'événement pour les Caritas régionales, cité dans un communiqué. La pauvreté est souvent synonyme d'isolement.
Aux plus de 700'000 pauvres s'ajoutent les personnes vivant avec le minimum vital, qui sont presque aussi nombreuses. Ainsi au final, s'inquiète Caritas, une personne sur six vit dans la pauvreté ou risque d'y tomber en Suisse. Les enfants et les jeunes sont particulièrement touchés, ainsi que les personnes peu qualifiées, les familles monoparentales, les familles nombreuses et les personnes seules.
Selon le bulletin d'informations de l'association Armutinfo.ch, la pauvreté reste un sujet largement tabou en Suisse. De nombreuses personnes concernées préfèrent vivre en marge de la société plutôt que d'appeler à l'aide. Les jeunes en particulier.
«Cette pauvreté cachée représente un réel problème de société», souligne Armutinfo. Les abris d'urgence pour les jeunes, sur lesquels rejaillit la détresse des parents, sont pris d'assaut, comme celui de Berne. Créé il y a six mois à l'attention des 14 à 23 ans, cet hébergement est aujourd'hui bondé.
L'offre en matière d'accueil des jeunes dans la précarité reste largement insuffisante, s'alarme Armutinfo. Il existe aussi des lieux ad hoc à St-Gall et Zurich notamment, mais il y a urgence à les développer pour éviter que des jeunes toujours plus nombreux se retrouvent à la rue ou en décrochage scolaire, avertit l'association. (chl/ats)