«Votre pays a besoin de vous.» Cet argument aurait pu être utilisé par la Confédération pour inviter des personnalités romandes à devenir «ambassadrices» de la Semaine de la vaccination qui a lieu du 8 au 14 novembre. Alors que les billets du concerts «promo» de Stress & Co semblent avoir été hackés par des anti-mesures Covid, seuls huit people francophones sont dans la liste des 80 portes-parole, à l’instar de Daniel Rossellat. Les autres ont-ils refusé ou n’ont-ils simplement pas été contactés? On a joint six absents pour en savoir un peu plus.
«Je trouve que c'est courageux de la part des artistes de s'engager dans la campagne de vaccination, car je vois les retours négatifs et autres insultes qu'on reçoit quand on s'exprime sur cette question.» L'humoriste Thomas Wiesel, qui s'était affiché devant les médias en train de se faire vacciner au mois de mai dernier, a été contacté par la Confédération, mais a refusé de participer à la campagne officielle.
Le Vaudois rappelle qu'il est convaincu des bénéfices de la vaccination mais dénonce aussi le climat «toxique» qui règne sur ce sujet.
Les deux Vincent, comme on les appelle, ont aussi été sollicités par la Confédération mais ont décliné la proposition. «On a préféré ne pas formaliser notre soutien à la vaccination de manière officielle.» Les humoristes et comédiens soulignent que la thématique est très sensible. Vincent Kucholl commente:
Et ajoute: «Notre ligne n'a pas changé, on veut rester indépendant éditorialement pour ne pas perdre notre liberté. Nous sommes des observateurs de l'actualité et nous souhaitons rester au-dessus de la mêlée.»
L'animateur, figurant parmi les personnalités les plus populaires de Suisse romande, a bien entendu été approché pour promouvoir la campagne de vaccination. Jean-Marc Richard a toutefois décliné poliment. «Je ne souhaitais pas le faire car je trouve le sujet très clivant.» Il rappelle aussi qu'en tant qu'animateur de l'émission radio La ligne de cœur (qui récolte les témoignages anonymes de tous horizons), il se doit d'être le plus objectif possible.
Avec ses nombreuses imitations, Yann Lambiel est un fin observateur de la politique suisse. Il n'a pourtant pas été contacté pour soutenir la campagne de vaccination.
L'imitateur relève qu'il ne souhaite pas afficher ses opinions via une campagne lancée par les autorités. «Tout le monde est vacciné chez moi et ce n'est pas le propos. La question aujourd'hui est de savoir si ma participation en tant qu'artiste à cette campagne a un réel impact par rapport au risque de diviser mon public.»
La comédienne et humoriste Brigitte Rosset aurait accepté la proposition du Conseil fédéral. Enfin, pas si sûr. Après quelques secondes de discussion, la Genevoise avoue son soulagement, non sans une pointe d'ironie.
Et l'actrice ajoute que ce n'est pas son rôle de se positionner publiquement sur la vaccination. «Vous connaissez l'ultracrépidarianisme? C'est le fait de parler d'un sujet qui ne fait pas du tout partie de son domaine de compétence. Je ne suis ni politicienne, ni sociologue alors je n'ai pas envie de convaincre qui que ce soit.»