La «défense», ici le syndicat étudiant CUAE, sans revendiquer la tentative d’entartage de Céline Amaudruz survenue le 21 décembre à l’Université de Genève (Unige), plaidait l’«humour». Cette version résiste mal aux images et plus encore aux sons enregistrés lors de cet incident. Car, chose nouvelle, on dispose d’une vidéo de la joute oratoire à laquelle participait ce jour-là la conseillère nationale genevoise de l’UDC, révèle Blick ce mercredi.
Postée il y a trois semaines sur YouTube par les organisateurs de la joute en question, dont le thème était la neutralité suisse et lors de laquelle Céline Amaudruz fut prise à partie, cette vidéo est réapparue, mardi, sur le compte Instagram des jeunes UDC vaudois, qui en ont sélectionné l’extrait où l’élue genevoise est violemment interpellée.
Si les intrus, des activistes antifas, n’apparaissent pas sur les images, on les entend. Et qu’entend-on? Des cris, des insultes, des menaces. Les propos incriminés, qui n’avaient été jusqu’ici que rapportés par des témoins, sont cette fois-ci audibles: «Genève antifasciste», «Amaudruz, tu pues», «Amaudruz, on va te fumer».
Sur leur compte Instagram, les jeunes UDC vaudois affirment entendre: «Amaudruz, sale pute», «Amaudruz, on va te tuer». Si les mots sont audibles, la qualité du son n'est pas des plus nettes. Nous avons joint l’un des organisateurs de la joute oratoire du 21 décembre. Selon lui, les paroles prononcées sont plutôt celles qu'il nous a semblé avoir entendues. Il n’empêche: «on va te fumer» peut s’apparenter à une menace de mort.
Contactée mercredi après-midi par SMS alors qu’elle siégeait en commission parlementaire à Berne, Céline Amaudruz affirme découvrir cette vidéo. Occupée au même moment par ses fonctions de conseillère nationale, elle n’entendait pas y réagir dans l’immédiat, réservant sa réponse.
Jointe par watson, la présidente des jeunes UDC vaudois à l'origine de ce rebondissement en son et en images, Emmylou Maillard, condamne une nouvelle fois l’agression verbale dont a été victime l’élue genevoise et trouve «particulièrement scandaleux qu’on se soit attaqué à une femme». Emmylou Maillard reprend à son compte la menace brandie par le conseiller national genevois de l’UDC Yves Nidegger contre la CUAE, dont watson avait rendu compte:
Pour l’heure et suite à l’agression du 21 décembre, deux plaintes pénales contre X ont été déposées: l’une par Céline Amaudruz, l’autre, la semaine dernière, par le rectorat de l’Unige, pour violation de domicile.
Le site anticapitaliste Renversé, qui avait pris fait et cause pour les perturbateurs, passerait-il entre les gouttes? «Cette fois-ci ça n’a pas exactement marché comme prévu. Ses sbires (réd: les partisans de Céline Amaudruz, comprend-on) ont plus ou moins réussi à nous barrer la route. Mais la prochaine fois, ça ne se passera pas de la même manière. On sera plus nombreuxses, plus organiséexs, plus déterminéexs et plus prêtexs à en découdre!», promettait Renversé sur son site le 23 décembre.
Pour l’avocat Charles Poncet joint par watson:
Le ministère public a-t-il l'intention de poursuivre? Céline Amaudruz pourrait-elle déposer plainte également contre Renversé, un site hébergé aux Etats-Unis, indiquait la RTS dans un article de juillet 2020? Là encore, elle réserve sa réponse.