Le socialiste Julien Wicki a remporté dimanche l'élection complémentaire à la Municipalité d'Yverdon-les-Bains lors du deuxième tour. Il a obtenu 3916 voix contre 3274 voix pour son adversaire, l'ex-UDC et désormais indépendant Ruben Ramchurn («Yverdon pour tous»).
L'écart n'est donc que de 642 voix, selon les résultats officiels publiés par la Ville. La participation est de 36,73%. Le PS garde ainsi son troisième siège après le décès l'automne dernier du municipal Jean-Claude Ruchet.
Le nouvel exécutif de la cité thermale conserve ainsi sa nette majorité de gauche. Il sera composé du syndic Pierre Dessemontet (PS), de la co-syndique Carmen Tanner (Vert-e-s), de Brenda Tuosto (PS), Julien Wicki (PS), Benoist Guillard (Vert-e-s), François Armada (PLR) et Christian Weiler (PLR).
Le candidat PS avait déjà terminé en tête lors du premier tour le 11 février dernier, avec 2745 voix contre 2152 pour Ruben Ramchurn. Représentant de l'alliance de droite (PLR-UDC-Vert'libéraux), Gildo Dall'Aglio avait été décroché avec 1711 voix et, dans la foulée, avait décidé de ne pas se représenter pour le second tour. Ce dernier, de même que l'Entente yverdonnoise qu'il représentait, n'avaient donné aucune consigne de vote pour dimanche.
Le candidat PS a bénéficié d'une «incroyable mobilisation» de l'électorat de gauche, mais a certainement réussi aussi à grappiller des voix du centre droit, selon lui. Quant à Ruben Ramchurn, il a sans doute peiné à séduire des électeurs supplémentaires de la droite, lui qui a pourtant été président de l'UDC yverdonnoise et qui incarne l'opposition à une Municipalité dominée par la gauche.
Le trublion de la politique locale estime toutefois avoir réalisé une «bonne performance» au vu de la «machine de guerre socialiste» en face de lui. Il s'est dit déçu de ne pas avoir fait a priori le plein des électeurs de droite.
Aussi interrogé par Keystone-ATS, le syndic yverdonnois Pierre Dessemontet accueille ce résultat avec «beaucoup de gravité» en regard d'une campagne électorale «d'une très grande violence, complètement disproportionnée par rapport à l'enjeu de cette complémentaire». «Je ne m'attends pas à ce que le climat politique retrouve sa normalité, passé ce scrutin», a-t-il dit, inquiet, tout en étant toutefois «soulagé» de ce résultat.
Très tendue en effet, la campagne a été marquée par des menaces en ligne proférées contre le syndic socialiste et le municipal responsable de la sécurité Christian Weiler (PLR). Tous deux ont bénéficié de «mesures de prévention» dans le cadre d'une «protection policière légère» depuis l'automne dernier. Ils ont en outre déposé une plainte pénale.
Un individu a finalement été identifié comme l'auteur présumé des menaces publiées sur les réseaux contre le syndic et le municipal. Une perquisition a été réalisée et des armes saisies. L'enquête est toujours en cours.
Julien Wicki a lui aussi été la cible de menaces sur les réseaux sociaux. Dans un communiqué, les partis de gauche yverdonnois avaient «dénoncé avec vigueur les menaces et les diffamations» qui visaient leurs élus. Ils déploraient aussi le climat de la campagne électorale, laquelle «sortait largement du débat politique habituel».
Ex-conseiller personnel de Cesla AmarelleM. Wicki, 42 ans, siège au Conseil communal depuis 2016. Il est actuellement chef du groupe socialiste et POP. Il avait axé sa campagne électorale sur quatre priorités: les familles, les seniors, l'intégration et la lutte contre les violences faites aux femmes.
Il a aussi été le conseiller personnel pendant trois ans de Cesla Amarelle, lorsque celle-ci était conseillère d'Etat. Parmi ses autres fonctions, il est vice-président de la Fondation de la Maison d'Ailleurs, le musée de la science-fiction à Yverdon. Père de trois enfants, il est doyen du gymnase d'Yverdon, où il enseigne notamment l'histoire. (chl/ats)