Le Conseil fédéral a été réélu mercredi matin au Parlement, à Berne, y compris le successeur d'Alain Berset pour le siège socialiste, le bâlois Beat Jans. Mais il est un autre nom qui est revenu souvent lors des votes: Gerhard Andrey.
Le Vert fribourgeois partait un peu seul contre tous. Son but: chiper le siège PLR d'Ignazio Cassis, le maillon faible du Conseil fédéral, comme forme de butin après quatre ans de vague verte à Berne.
Le matin même, à 7h, le Parti socialiste (PS) annonçait qu'il n'allait pas mettre en danger la fameuse formule magique et renonçait à tenter de débouter Ignazio Cassis de son siège. Dès lors, sans le soutien du deuxième parti de Suisse (18,3%), les Verts (9,8%) n'avaient aucune chance d'espérer créer une tendance dont ils pourraient profiter.
Alors, Gerhard Andrey a-t-il présenté une candidature prétexte ou s'est-il fait noble cheval de bataille pour le futur du parti? watson est allé lui poser la question.
Ce matin, votre collègue aux Etats Céline Vara (NE) n'a pas hésité à décrire la décision du PS de voter pour Ignazio Cassis comme une «déception», voire une «trahison». Et vous, quels mots mettez-vous sur la décision de votre «parti frère»?
C'est une déception, en effet. On peut parler d'un manque de courage. Ma candidature était une offre à nos collègues du Parlement et c'était un privilège pour moi d'être candidat.
Et bien sûr, nous aurions souhaités être inclus au Conseil fédéral, cela s'appelle la concordance, c'est-à-dire inclure les forces importantes du pays, dont nous faisons partie. La formule magique est peut-être un peu trop «magique», et pas assez démocratique. Point positif: la discussion a pu être menée sur ce sujet.
Estimez-vous qu'il faudrait un Conseil fédéral à neuf membres?
Je suis favorable à cette discussion. Voyez la charge de travail de la Confédération face aux défis qui viennent: le réchauffement climatique, la perte de biodiversité, les bouleversements géopolitiques... Nous allons vers des multi-crises et cette complexité ne va pas aller en diminuant.
Cela va-t-il être compliqué pour les Verts de travailler avec le PS ces prochains temps, voire durant la législature à venir, après la «trahison» de ce matin?
Je rappelle que les autres partis ne nous ont pas soutenus non plus. Il faut avoir du soutien de toutes parts pour finir au Conseil fédéral. On va tirer nos leçons pour continuer nos buts politiques: un environnement sain, une société solidaire et une économie durable.
Si les Verts font à nouveau un bon score dans quatre ans, comptez-vous vous représenter?
Ce qui est sûr, c'est qu'on aura encore besoin de nous dans quatre ans: les crises climatiques et écologiques vont continuer à avoir lieu, malheureusement. Et les Verts vont continuer à s'engager pour un futur durable.