J'ai lu avec intérêt le commentaire de Patrik Müller, selon lequel il faudrait en quelque sorte «brader» la FIFA à Donald Trump pour l'amadouer sur la question des droits de douane. L'idée est séduisante, mais erronée. Elle mènerait tout droit à un hors-jeu flagrant.
Depuis la Coupe du monde des clubs, le président américain connaît certes la différence entre le soccer et le football américain. Mais après la finale du Mondial 2026 au New Jersey, son intérêt pour notre sport risque de s'éteindre rapidement, et Trump n'hésiterait pas à transférer le siège de la FIFA à ses amis en Arabie saoudite, par voie express.
Par ailleurs, la romance entre Trump et Gianni Infantino risque fort d'être mise à rude épreuve d'ici un an. Après tout, deux présidents ne peuvent pas remettre la Coupe du monde en même temps.
C'est pour cela que je propose une autre manière de calmer Donald Trump: construisons une immense statue à son effigie et érigeons-la sur la prairie du Grütli, le 1er août prochain. Trump aurait ainsi une excellente raison de visiter notre pays, et il pourrait vérifier par lui-même que Karin Keller-Sutter ne l'a pas mené en bateau, et que 1291 n'est effectivement pas un droit de douane.
La visite officielle de Trump en tant qu'ami de la Confédération pourrait parfaitement s'accompagner d'un détour par le Brünig-Schwinget (la Fête de lutte du Brünig). Là, le président américain comprendrait peut-être que tous les Suisses ne sont pas forcément faciles à gérer. Et s'il le souhaite, il pourrait ensuite faire un saut à Viège.
Je me ferais un plaisir de lui expliquer, autour d'un verre de Fendant au bistrot «Napoleon», les principes fondamentaux de la démocratie suisse, tout en lui proposant de renommer l'établissement en «Trump bistrot».
Mais, trêve de plaisanteries. Il existe une solution encore plus simple et économique pour régler le différend douanier. Les accords avec l'Union européenne constituent une excellente porte d'entrée: si la Suisse s’assure, grâce à l’accès au marché européen, du même taux de douane que l’UE (15 %), Donald Trump pourrait rester chez lui et la Fifa à Zurich.
Traduit et adapté par Noëline Flippe