«Je me suis pris un sacré coup de Trafalgar!», l'UDC qui a séduit Neuchâtel
Didier Calame est une des surprises de ces élections. Terre-à-terre, l'agriculteur neuchâtelois a raconté à Arcinfo comment il s'est lancé dans la course au Conseil national. Coup de fraîcheur garanti dans la Berne fédérale.
Son élection a surpris tout le monde dans le canton de Neuchâtel et au-delà. Didier Calame a récupéré le siège UDC cantonal perdu lors de la dernière législature et s'est présenté comme une des surprises de ces élections fédérales.
L'agriculteur de 50 ans, qui dirige aussi une société de vidage et de curage, a «volé» le siège du popiste Denis de la Reussille, pourtant très populaire dans le Haut du canton. Un profil populaire rural qui remplace un profil populaire ouvrier.
Didier Calame.Keystone
Dider Calame a tout de suite séduit sur les ondes de la RTS, avec son caractère jovial et authentique. Le Neuchâtelois de 50 ans s'est très vite montré à l'aise malgré le direct de l'émission spéciale de la RTS, animée par Alexis Favre.
Sur ArcInfo lundi soir, après son élection, ainsi que dans un portrait publié mardi matin, l'agriculteur revient en détail sur le chemin improbable qui l'a mené jusqu'à Berne. Florilège de punchlines. 👇
Alors, cette élection, c'était une surprise?
«Quand on m’a gueulé que j’étais élu, j’étais tellement fier»
Il était à un concours de tir. Un collègue UDC l'appelle:
«Ce serait bien que tu descendes à Neuchâtel, apparemment, tu vas devenir conseiller national»
Un UDC au téléphone, par-dessus les coups de fusil.
Comment s'est senti le bonhomme?
«Je me suis pris un sacré coup de Trafalgar!»
L'élu détonne à côté de ses collègues neuchâtelois:
«Je suis un homme de la terre, authentique. Un paysan, quoi. J’ai mené une campagne simple, loin de tous ces machins en vidéo»
C'est un gros bosseur.
«Je travaille 14 à 15 heures par jour»
D'ailleurs, si on tape son nom sur Google, la première entrée qui arrive n'est pas sa page officielle de l'UDC neuchâteloise, mais celle de sa société de vidange et de curage, «debouchage.ch».
Ca va aller, pour aller à Berne?
«Ma femme me verra encore moins»
Didier Calame.Keystone
Comment s'est-il lancé dans la course au National?
«Un matin, en regardant mes vaches, je me suis dit que ça ferait une belle photo»
Ah. Et donc?
«On a plié ça avec un smartphone en quelques minutes, et je crois que mes affiches ont payé»
Simple, efficace, habile.
Un des clichés en question:
Ni une, ni deux, le candidat fait imprimer ses affiches sur la base des clichés et les colle lui-même sur des pancartes, dans son étable, comme le montre cette vidéo Facebook:
Il les met même sur les camions de son entreprise:
Une entreprise qui, d'ailleurs, sponsorise le HC La Chaux-de-Fonds, dont il est un grand fan:
«J’ai mon logo sur les chaussettes des joueurs!»
Bref. Didier Calame envoie aussi ses photos affublées d'une lettre aux sociétés de tir du canton et leur propose de voter pour lui. Et voilà comment on gagne une élection.
Mais il y avait des fautes d'orthographe dedans...
«Je suis comme ça, pas très fort pour écrire»
Ca risque d'être un peu difficile à Berne, non?
«Je ne cherche pas à être un autre, les chichis et les blablas, ce n’est pas moi»
Une campagne à l'ancienne, sans chichis.
D'ailleurs, dans sa famille éloignée, il y a des politiciens bien connus de la région...
«La conseillère d'Etat Florence Nater, les anciens conseiller fédéral Pierre Aubert et conseiller national puis aux Etats Jean-François Aubert, ou l’actuel procureur général Pierre Aubert»
Que du beau monde...
«Je les ai toujours admirés pour leur carrière politique. Même s’il y a des socialistes»
«Il venait jouer aux cartes avec mon grand-père, je les entendais causer»
Une sacrée famille de politiques...
«Mes cousins ont fait des études, moi j’ai préféré faire le con à l’écurie, mais au final, rien n’empêche d’être aussi élu!»
Où est-il positionné à l'UDC?
«Je me suis toujours reconnu dans l'UDC bernoise, alors que le président de section à Neuchâtel est plus proche de l'UDC zurichoise»
Pour aller à Berne, il garde toutefois la tête sur les épaules:
«Je sais très bien qui peut essayer de me manipuler. Mais l’élu, c’est moi. Et la première chose que je vais faire, c’est m’entourer des bonnes personnes»
Et voilà Didier Calame qui part pour Berne 👇
C'est pour bientôt, donc...
«Je me réjouis, même si je ne cache pas que j’éprouve une certaine appréhension à l’idée de me retrouver dans la grosse machine des Chambres fédérales»
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Les employés de Swiss expriment leur colère avec un sapin de Noël
L'atmosphère est tendue chez Swiss, la filiale de Lufthansa. De nombreux employés se disent à bout, voire épuisés, un mal-être qui a récemment donné lieu à une action de protestation. La compagnie réagit.
«La frustration est grande», confie une hôtesse de l’air de Swiss. Le personnel est actuellement sous pression, «beaucoup sont à bout». Mais ce n’est pas la seule raison du mécontentement au sein de l'entreprise. En octobre 2023, la direction de Swiss et le syndicat des hôtesses et stewards Kapers s’étaient mis d'accord sur un nouveau contrat collectif de travail. Ce dernier est entré en vigueur le 1ᵉʳ janvier.