Les chiffres parlent d’eux-mêmes: plus on est jeune, moins on est vacciné. Ce n'est donc pas étonnant que certains cantons visent particulièrement cette génération pour faire avancer, tant bien que mal, la couverture vaccinale. Et jusqu’à aller directement là où ils se trouvent: dans les écoles et les lieux de formation.
En Suisse alémanique, l’Argovie a déjà fait ce choix pour le niveau secondaire II. Soleure aussi. Et en Suisse romande? Ca discute, ça réfléchit, mais ce n’est pas encore vraiment à l’ordre du jour. Dans le reste du pays également, le débat est sensible et dépasse le seul cadre des lieux de formation. Voici quelques raisons:
Si outre-Sarine installe la vaccinations itinérante dans les écoles du secondaire II, la Suisse romande semble pour l’heure un peu réticente. Dans les cantons de l’arc lémanique, on avance pas à pas, au gré des réflexions. En gardant un oeil attentif sur l’essai argovien.
Quand même, les universités du bout du lac verront débarquer la vaccination itinérante, tout comme les Hautes écoles supérieures (HES). Un ballon d’essai accompagné d’une campagne de communication axée sur les 18-40 ans, abordant les conséquences possibles d’une non-vaccination (covid long, complications, etc.) et les fake news. Sont surtout abordées des thématiques qui touchent la jeunesse (baisse de la fertilité, impuissance sexuelle, etc.).
Le timing est pensé: il faut attraper les jeunes à leur retour de vacances et hors période d’examen. Deux éléments qui, pour Laurent Paoliello, expliquent en partie le (plus) bas taux de couverture vaccinale chez les moins de 40 ans. Il est aussi prévu de travailler avec le milieu de la nuit – dont les établissements demandent souvent le certificat sanitaire – pour expliquer aux jeunes les bénéfices de la vaccination pour l’accès aux loisirs. «Nous voulons montrer l’intérêt de la vaccination pour eux», relève Laurent Paoliello.
Du côté vaudois, on affirme que faciliter l’accès à la vaccination pour les jeunes est en projet et diverses pistes sont étudiées.
Rien ne semble toutefois encore arrêté et Sonia Arnal indique ne pas pouvoir donner des informations plus détaillées pour le moment.
En Argovie, on annonce qu’en deux jours, une centaine de jeunes ont répondu à l’appel de la piqûre. Tandis qu’à Genève, avec la fermeture des «vaccinodromes», ces grands centres de vaccination installés ici et là pour piquer en masse, il a déjà fallu réintroduire des files d’attente virtuelles (une semaine d’attente actuellement) pour faire face à la demande des jeunes de retour après la pause estivale.
A Berne, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) laisse volontairement la main aux cantons pour la vaccination des jeunes. «Il savent le mieux comment atteindre les différents groupes cibles de leur population», indique Masha Renfer-Foursova, porte-parole.
La Confédération ne reste pas pour autant les bras croisés. Elle met aussi en avant son travail sur les réseaux sociaux (Instagram, TikTok) et l’engagement de personnalités influentes ainsi que ses tentatives de briser les mythes sur la vaccination.