Suisse
Réfugiés

Réfugiés Ukrainiens en Suisse: jusqu'à 120 000 d'ici à Noël?

Eine gefluechtete Familie am Bahnhof von Przemysl, Polen, wo Fluechtlinge des Ukrainekrieges an der polnisch-ukrainischen Grenze ankommen, am Freitag, 4. Maerz 2022. Tausende von Fluechtlingen, die vo ...
Réfugiés ukrainiens. Przemsyl, Pologne, 4 mars 2022. Image: KEYSTONE/TI-PRESS

Les Ukrainiens réfugiés en Suisse pourraient passer de 66 000 à 120 000 d'ici à Noël

Le Secrétariat d'Etat aux migrations s'attend à une «hausse significative» des arrivées d'Ukrainiens en Suisse d'ici à la fin de l'année. Les cantons romands mobilisés.
26.10.2022, 12:1826.10.2022, 14:08
Plus de «Suisse»

Le nombre des réfugiés ukrainiens présents en Suisse pourrait quasiment doubler d’ici à la fin de l’année. De 66 000 aujourd’hui, il pourrait passer dans les deux mois à 85 000 dans la fourchette basse, à 120 000 dans la fourchette haute, selon des estimations du Secrétariat aux migrations (SEM) fournies mardi à watson par son porte-parole Samuel Wyss. La Confédération s’attend à une «hausse significative» des arrivées, indique ce dernier. «Le scénario le plus plausible est celui de la fourchette basse, soit 85 000 réfugiés ukrainiens possiblement en Suisse aux alentours du 31 décembre», précise Samuel Wyss.

«Tout va dépendre de l’évolution de la guerre en Ukraine, de la situation humanitaire, des atteintes aux infrastructures énergétiques et des capacités d’accueil dans les pays voisins de l’Ukraine», reprend le porte-parole:

«On peut penser que la Pologne, par exemple, qui héberge déjà près d’un million et demi de réfugiés ukrainiens, ne sera pas en mesure d’en accueillir beaucoup plus. C’est pourquoi, l’Ouest de l’Europe, dont la Suisse, pourrait être mis davantage à contribution dans un très proche avenir.»
Samuel Wyss, porte-parole du SEM

Les cantons s’y préparent. Le SEM leur a demandé, mardi, de se tenir prêts à accueillir jusqu’à 1000 réfugiés par jour, contre 500 actuellement. A cet effet, les centres fédéraux pour requérants d’asile (CFA), qui traitent les demandes d’asile et dont les capacités d’hébergement sont à présent dépassées, a demandé aux cantons d’accueillir des personnes frappées d’une décision de renvoi. Il s’agit, ici, de requérants non ukrainiens. Les personnes en provenance d’Ukraine en raison de la guerre – essentiellement des femmes et des enfants – sont pour ainsi dire toutes au bénéfice d’un permis S, qui permet de travailler en Suisse et de voyager dans l’espace Schengen.

Ecole de recrues reportée dans le canton de Vaud?

Dans le canton de Vaud, celui de Suisse romande qui héberge le plus grand nombre de réfugiés ukrainiens (5250, dans leur grande majorité répartie dans des appartements et logements collectifs), on n’exclut pas, ce qui n’a pas été fait jusqu’à présent, de loger de futurs arrivants dans les abris de la Protection civile, voire, en dernier recours, dans des structures militaires, telle la caserne de Bière. Les dates prévues pour une école de recrue pourraient ainsi être reportées de manière à faire de la place à des civils ukrainiens fuyant les bombardements et leurs conséquences chaotiques.

En Valais, l’Office cantonal de l’asile s’emploie à «augmenter la taille de son parc immobilier» destiné à l’hébergement de réfugiés et dit être «en recherche de logements collectifs supplémentaires (colonies de vacances, auberges de jeunesse, etc.)». «En cas de nécessité, ajoute-t-il, l’Office de conduite cantonale du Valais (OCC) pourrait être sollicité pour mettre à disposition la protection civile, comme ce fut le cas lors de fortes arrivées de mars à juin 2022.»

Immeubles de bureaux transformés en hébergements

Genève, dont la population réfugiée est actuellement composée d’environ deux tiers de requérants d’asile et d’un tiers d’Ukrainiens, ne s’active pas moins en prévision d’une forte affluence ukrainienne. «Il reste de la place à Palexpo (réd: le centre des expositions situé près de l’aéroport) et nous sommes actuellement en train de transformer des immeubles de bureaux en hébergements», communique Nadine Mudry, directrice à l’Office de l’action, de l’insertion et de l’intégration sociales (OAIS).

A Delémont, la cheffe du service de l’Action sociale du canton du Jura, Muriel Christe Marchand, s’attend également à une «pression supplémentaire» exercée sur les capacités d’accueil. Le nombre des arrivées devrait ici aussi doubler. Le canton héberge actuellement 480 personnes originaires d’Ukraine. Comme d’autres, il est à la recherche de logements collectifs non encore occupés: d'anciennes écoles, des locaux de colonies de vacances, etc.

Des réfugiés «plus pauvres»

La deuxième vague de réfugiés ukrainiens attendue pourrait ne pas être semblable à la première. «Sans doute ceux qui vont arriver seront-ils plus pauvres que ceux que nous avons accueillis en mars», prévoit un fonctionnaire romand. Quant aux conditions d’hébergement, elles pourraient être plus rudes à l’avenir.

Témoignage d'une famille de réfugiés
Video: watson
5 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
5
Il a une solution simple pour financer la 13ᵉ rente AVS
Les revenus de l'AVS sont imposables: la Confédération et les cantons recevront ainsi plus de 700 millions d'impôts supplémentaires grâce à la 13ᵉ rente AVS. Les syndicats veulent récupérer cet argent pour l'AVS. Un conseiller national PLR va également dans cette direction.

«Le fait est que la 13ᵉ rente AVS fait entrer de l'argent du contribuable supplémentaire dans les caisses des cantons», déclare Daniel Lampart, «ce n'est certainement pas ce que les votants avaient l'intention de faire». L'économiste en chef de l'Union syndicale suisse agite donc des plans pour récupérer cet argent pour le financement à long terme de l'AVS.

L’article