Les restaurateurs s'y attendaient, mais ça ne les enchante pas pour autant. Dès lundi, ils seront en première ligne de l'extension du certificat Covid, décidée ce mercredi par le Conseil fédéral. «Pour l'instant, la terrasse est encore ouverte, mais après, je vais perdre une bonne partie de ma clientèle», confie Sylvie Borella, patronne du Café du Nord à Sion.
Même si elle prédit que la situation sera compliquée financièrement, la Valaisanne a décidé de ne pas paniquer. Elle n'a, d'ailleurs, pas encore commencé à s'organiser. A Saignelégier (JU), Maurice Paupe, patron du Café de la Poste a déjà un début de plan en tête. «Durant les coups de feux, c'est moi qui irai devant la porte contrôler. Quitte à se faire engueuler, autant que ce soit moi plutôt qu'une serveuse.»
Et si certains restaurateurs préfèrent se montrer philosophes, Loïc Liechti a, lui, pris une décision radicale. «Ils nous font chier pour nous faire chier. Je vais mettre mon restaurant en vente ce soir», affirmait le patron du Scapino, juste après la conférence de presse du Conseil fédéral.
L'entrepreneur chaux-de-fonniers - déjà contraint de fermer son entreprise de foodtrucks à cause de la pandémie - est lassé de se battre. Et pourtant, son établissement est réputé et reconnu au sein de la métropole horlogère. «Avant, on était toujours plein, il y a vraiment eu une dégringolade à cause du Covid», déplore-t-il.
La décision de mercredi est donc la goutte de trop pour Loïc Liechti: «Après tout ce qu'on a traversé, je ne peux pas encore me permettre d'avoir 50% de clients en moins parce qu'ils ne sont pas vaccinés», souligne-t-il.
Le patron regrette également l'absence de délai entre l'annonce d'Alain Berset et son entrée en vigueur. «Même si les gens décidaient d'aller tous se faire vacciner, le temps qu'ils fassent leurs deux doses, ce serait deux mois d'enfer.»
Loïc Liechti va donc mettre des annonces sur les réseaux sociaux et contacter sa gérance pour connaître la procédure, afin de remettre son restaurant. Pour la suite, il imagine postuler en tant que cuisinier dans différents établissements. «Ou sinon, je pourrais relancer un foodtruck, il me reste encore du matériel...» Le jeune entrepreneur a peut-être encore le virus.