Alors qu’à 9h29 ce matin tombait un communiqué de presse de la RTS, relatif à l’enquête du Collectif de défense (CDD), les employés de l’audiovisuel public pouvant se libérer de leurs tâches, se connectaient à la conférence interne consacrée au contenu de cette investigation. Il était même possible d’y assister en présentiel, dans le studio 4 de la RTS, à Genève, et dans la limite de 195 places, Covid oblige. A 11h30, la présentation des faits reprochés, associée à l’annonce de mesures devant lutter contre le harcèlement et la souffrance au travail, prenait fin.
C’est Pascal Crittin, le directeur de la RTS, qui a pris la parole en premier, avant de la transmettre au CDD, un organe indépendant, représenté par quatre avocats, trois femmes et un homme. Mandaté par la RTS et le Syndicat suisse des mass médias, suite à l’enquête du Temps du 29 octobre dernier sur des faits de harcèlement présumés dans l’audiovisuel public, le CDD a recueilli, au sein de la RTS, plus de 200 témoignages à charge. La séance de ce matin était en quelque sorte le débrief de ces témoignages.
Les gestes et propos reprochés seraient les suivants (la liste ci-après n’est peut-être pas exhaustive): des baisers dans le cou, des remarques sur les tenues, des mains baladeuses, notamment sur les cuisses.
Les cinq personnes soupçonnées de discriminations sont des hommes. Ces discriminations seraient principalement liées au genre. Mais aucune information n’a été donnée sur le sexe des personnes supposément discriminées. D'une façon générale, la présentation faite ce matin a respecté un anonymat intégral, quant aux noms et aux lieux.
Parmi les personnes suspectées de «comportements inadéquats», il y a des femmes. Le service de la communication de la RTS le confirme à watson. Apparemment, ces femmes ne seraient pas visées par les accusations de harcèlement dont il a été fait état par ailleurs. On ignore leur nombre.
Les deux heures de présentation de ce matin ont été principalement consacrées à la souffrance au travail, selon nos informations, et non à des questions de harcèlement. Cela concernerait une mauvaise gestion des ressources humaines, le sentiment de manquer de considération, de stagner dans sa carrière.