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Le marché de l’art parie sur la relève à Art Basel

Le marché de l’art parie sur la relève à Art Basel

Malgré un contexte économique tendu et des ventes globalement en baisse, Art Basel mise sur une nouvelle génération de collectionneurs pour insuffler un second souffle au marché.
22.06.2025, 17:4322.06.2025, 17:53
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Le marché de l'art n'échappe pas aux tensions économiques et géopolitiques, même si quelques grosses ventes ont été scellées à Art Basel. Le secteur compte aujourd'hui avant tout sur une nouvelle génération de collectionneurs pour retrouver une nouvelle impulsion.

Quelques importantes transactions ont été conclues pendant la foire de l'art de Bâle, qui referme ses portes dimanche soir, notamment par la galerie Annely Juda Fine Arts qui a vendu une toile du peintre britannique David Hockney aux environs de 13 à 17 millions de dollars (11,2 à 14,7 millions d'euros), sans divulguer son prix exact.

La galerie David Zwirner a également vendu une sculpture de l'artiste Ruth Asawa pour 9,5 millions de dollars et une peinture de l'artiste allemand Gerhard Richter pour 6,8 millions de dollars.

Les prix n'ont toutefois pas atteint les sommets de 2022, lorsque le marché était en pleine ébullition. Une sculpture de l'artiste franco-américaine Louise Bourgeois avait alors été achetée pour 40 millions de dollars.

L'or plutôt que l'art

«Le marché est plus modéré», a reconnu Noah Horowitz, le directeur général d'Art Basel, lors d'un entretien avec une journaliste de l'AFP, même si de grosses ventes continuent d'y avoir lieu «en dépit de la grande complexité de ce qui passe actuellement dans le monde».

Selon un rapport réalisé pour la foire par Arts Economics et la banque UBS, le marché de l'art avait déjà ralenti en 2023, puis chuté de 12% au niveau mondial en 2024, à 57,5 milliards de dollars selon leurs estimations, le recul touchant en particulier les oeuvres à plus de dix millions de dollars.

«Dans les prochains six à douze mois, je ne vois pas de changement à l'horizon», a affirmé Hans Laenen, spécialiste du marché de l'art chez l'assureur AXA XL.

Avec les incertitudes économiques et géopolitiques, montées d'un cran supplémentaire avec les tensions entre Israël et l'Iran, «les investisseurs se tournent très fortement vers l'or», explique-t-il.

Dans le secteur de l'art, les comportements sont «plus conservateurs», du côté des acheteurs mais aussi des vendeurs qui préfèrent attendre avant de mettre des oeuvres sur le marché dans ce climat incertain, poursuit-il.

«Les collections restent stables, voire grandissent encore» au niveau des montants assurés, a-t-il expliqué à l'AFP. «Le nombre de transactions augmente», mais dans «des segments de prix moins élevés», constate-t-il.

D'après la société d'assurance Hiscox, le nombre de lots vendus pour moins de 50 000 dollars a augmenté de 20% dans les salles d'enchères en 2024 en dépit de la forte chute des oeuvres à prix très élevés, dénotant un changement de comportement des collectionneurs.

Il y a une nouvelle génération

Selon Jean Gazançon, directeur d'Arte Generali, «il y a une nouvelle génération de collectionneurs» qui arrive sur le marché.

«On assure de plus en plus de trentenaires pour des collections de 300 000, 500 000, 1 million d'euros», note-t-il. «Il s'agit de start-uppers qui ont réussi, de banquiers d'affaires, d'avocats ou parfois de gens qui ont hérité», et débutent leur collection «très jeunes», avec des choix parfois «très radicaux», observe-t-il.

La banque UBS s'attend à ce que la tendance s'amplifie. Selon ses projections, un mouvement sans précédent de transfert de patrimoine va s'enclencher durant les 20 à 25 prochaines années avec le vieillissement de la population.

Au niveau mondial, un montant cumulé d'environ «83 000 milliards de dollars» d'actifs va changer de mains au niveau mondial, d'après elle, ce qui va faire émerger «une nouvelle génération de collectionneurs», avec des goûts et un «comportement d'achats différents», prévoit Eric Landolt, co-directeur des activités de conseils dans l'art d'UBS.

La foire de l'art de Bâle est un événement incontournable pour les collectionneurs qui peuvent y acheter aussi bien des toiles de Pablo Picasso que des oeuvres très récentes. La galerie Thaddaeus Ropac y proposait notamment un portrait du pape Léon XIV réalisé par l'artiste franco-chinois Yan Pei-Ming.

Elle met également le projecteur sur de jeunes artistes, à l'image de Joyce Joumaa, 27 ans, récompensée par le prix décerné par la société d'assurance Bâloise, pour son oeuvre centrée sur la crise énergétique au Liban. (tib/ats)

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