La polémique prend de l'ampleur. Mercredi 16 mars, Thomas Aeschi, le chef du groupe parlementaire aux Chambres fédérales de l'UDC, s'est exprimé au cours d'un débat urgent au sein du Parlement à propos de la guerre en Ukraine, a rapporté Blick le jour même.
Contrairement à la plupart des politiciens s'étant montrés disposés à l'accueil des réfugiés ukrainiens en Suisse, le chef de l'UDC s'est opposé à l'aide proposée par le pays. Plus particulièrement celle accordée en faveur des immigrés installés en Ukraine et cherchant à quitter le territoire actuellement attaqué par les troupes russes.
Relayant une affaire de viol survenu le 6 mars 2022 dans un centre pour réfugiés ukrainiens à Düsseldorf, en Allemagne, le Zougois a expliqué vouloir éviter qu'en Suisse aussi, des «Nigériens ou Irakiens détenant un passeport ukrainien violent des Ukrainiennes de 18 ans». Cela avant de spécifier que le pays avait besoin de «vrais réfugiés» ne séjournant pas de manière temporaire.
Ces déclarations, dont l'extrait vidéo a été publié sur le site du Parlement, ont en quelques heures, fait le tour de Twitter. Elles ont suscité de vives réactions.
Pour la majorité des internautes, ces propos ne passent pas. Ces derniers se sont levés contre ce qui est apparu comme un «racisme décomplexé», tant de la part du parti de Thomas Aeshi, pour certains, que du Parlement, pour d'autres qui ont déploré que ce dernier ne soit pas revenu sur les propos du conseiller national.
Le racisme décomplexé au @ParlCH (!) de la part de l'@UDCch.
— CR (@spz19) March 16, 2022
On en a lu de la merde raciste, mais là, l'@UDCch réussit encore à aller plus loin (Aeschi, ici). https://t.co/B4ojIZzlB9 pic.twitter.com/toVYJTyb4n
Le parlement, en Suisse, en mode 'normal'.
— Stop Covid CH (@covid_ch) March 16, 2022
Racisme, accusations de viols ... mais tout va bienhttps://t.co/9gLhoNrypR
M. Aeschi a été abject sur le covid, mais rassurez vous, c'est avec tout le monde. #ironic pic.twitter.com/QFG8AxJmbc
"Les réfugiés économiques arrivés en Suisse par le passé et qui séjournent ici de façon temporaire doivent retourner chez eux maintenant. Nous avons besoin de place pour les VRAIS réfugiés de guerre!" a dit l'UDC @thomas_aeschi au Parlement à Berne.
— Yves Pinto Félix (@yvespfelix) March 16, 2022
Dégueulasse et honteux.
L'incident a également été commenté par des personnalités publiques comme Léonore Porchet. Pour la députée Vert, qui s'est également exprimée sur le réseau social, la position d'Aeschi n'est pas étonnante. Elle se conforme, selon elle, à «la prise de position du groupe» auquel le politicien appartient. 👇
Thomas Aeschi, chef du groupe UDC au Parlement... C'est dans la prise de position pour le groupe. C'est l'UDC quoi...
— Porchet Léonore (@LeonorePorchet) March 16, 2022
Ce n'est pas la première fois qu'un membre de l'UDC est dans la tourmente pour des propos jugés xénophobes, a rappelé Blick. En 2017, les anciens secrétaires généraux de l'UDC Martin Baltisser et Silvia Bär avaient été condamnés pour discrimination raciale après avoir diffusé une publicité à l'encontre de la population kosovare.