L'idée d'un salaire minimum cantonal a été acceptée par le Parti socialiste du Valais, qui rejoint ainsi ses partenaires de gauche. Ils vont alors lancer une initiative pour le mettre en place. Cette décision a été actée samedi à St-Maurice, lors d'un congrès du parti.
Emmanuel Amoos, conseiller national s'est demandé «comment il est possible qu'une personne puisse être pauvre en Valais alors qu'elle travaille». Afin que «notre canton avance lui aussi vers davantage de justice sociale et une meilleure répartition des richesses», le PS du Valais romand soutient donc cette initiative évoquée en octobre dernier par le POP Valais-Wallis.
Ce dernier était alors à la recherche de partenaires pour relancer l'idée du salaire minimum généralisé dans le canton. Conscient de son poids électoral limité (30 membres actifs et environ 80 sympathisants), le POP a appelé d'autres forces politiques à le rejoindre sur ce sujet, déclarait son président Frédéric Nouchy.
Le POP Valais-Wallis espérait pouvoir déposer un texte d'initiative au début 2022 puis se lancer dans la récolte de signatures. Dans le dossier présenté en octobre, aucun montant n'était encore arrêté.
Le parti souhaiterait toutefois fixer le salaire minimum à 22 francs de l'heure (3696 francs par mois pour 42 heures par semaine), avec une exception pour le secteur de l'agriculture dans lequel la rémunération pourrait être de 18 francs de l'heure, explique le POP.
Ce n'est pas la première fois que le Valais se penche sur ce dossier. En mai 2014, les citoyennes et citoyens avaient rejeté à 82% l'initiative fédérale pour un salaire minimum à 4000 francs et à plus de 80% le texte cantonal qui fixait le montant à 3500 francs.
Dans le reste du pays, cinq cantons ont déjà introduit le salaire minimum généralisé entre 2017 et 2021. Il s'agit de Neuchâtel (montant fixé à 20 francs de l'heure), du Jura (20 francs), du Tessin (entre 18.75 et 19.25 francs) de Genève (23 francs) et de Bâle-Ville (21 francs), premier canton alémanique à l'instaurer.
Au niveau national, l'initiative populaire de l'Union syndicale suisse (USS) pour un salaire minimum a été rejetée en mai 2014 par 76.3% des votants. Le refus le plus modéré était alors venu de Bâle-Ville (62.3%). (ats/myrt)