Les médicaments coûtent toujours plus cher en Suisse qu'à l'étranger. Mais un peu moins que par le passé. Les écarts de de prix des médicaments se sont légèrement réduits, comme le montre une analyse commune de l'association pharmaceutique Interpharma et de l'association des caisses maladie Santésuisse. Pour les médicaments originaux protégés par un brevet, la différence était de 5% en 2022, contre 9% en 2021.
En revanche, en ce qui concerne les génériques, la différence reste douloureusement élevée. L'analyse montre que les génériques coûtent 46% de moins à l'étranger. Pour les biosimilaires, qui sont des copies issues de la biotechnologie, la différence est passée de 34 à 28%
Cela fait plus de dix ans que les deux associations analysent ensemble les différences de prix. Elles ne sont toutefois pas d'accord sur la mesure dans laquelle ces écarts constituent un problème à combattre.
A cela s'ajoute le fait que les prix d'usine ne tiennent pas compte des rabais accordés par les fabricants. «Nos calculs montrent que la différence de prix est ainsi encore plus importante», explique Matthias Müller.
Au total, selon Santésuisse, le coût des médicaments a dépassé pour la première fois 9 milliards de francs en 2022, ce qui correspond à un quart des primes annuelles de l'assurance de base obligatoire.
En conséquence, l'association identifie un grand potentiel d'économies:
Actuellement, l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) examine les prix des médicaments tous les trois ans. De son côté, Interpharma s'oppose à l'idée d'un examen annuel:
De plus, du point de vue d'Interpharma, cela pourrait entraîner des baisses de prix possibles, mais aussi des augmentations.
René Buholzer affirme que Interpharma contribue déjà à la maitrise des coûts grâce au contrôle triennal. Interpharma chiffre les économies ainsi réalisées à plus de 1,2 milliard de francs par an. Par ailleurs, selon René Buholzer, le marché pharmaceutique ne croît pas en raison d'éventuelles hausses de prix, mais en raison des besoins accrus des patients.