Les physiothérapeutes romands ne veulent pas de la réforme du Conseil fédéral sur la durée des consultations et leurs tarifs. Ils l'ont fait savoir jeudi en fin de journée lors d'une manifestation à Lausanne. Ils exigent l'abandon des propositions du gouvernement.
Rassemblés dès 17h00 à la place de la Riponne au centre-ville de la capitale vaudoise, quelque 450 physiothérapeutes sont venus dire non à la proposition du Conseil fédéral, non à une baisse de qualité de la physiothérapie et non à une baisse de temps de la séance. La «marche des physios» s'est ensuite déplacée jusqu'à Bel-Air en passant par les places de la Palud et de St-François.
A l'avant, une grande banderole affichait «Physios en colère», suivi du cortège et ses nombreuses banderoles et pancartes. «Economie sensible, physios mauvaise cible», «32 francs la séance, quelle indécence», «Physios plein le dos, Pharma plein les poches» ou encore «Physios en danger», pouvait-on y lire.
Sur les réseaux sociaux, les hashtags n'ont pas manqué: #jesuisphysio #SauvonsLaPhysio #SantéPourTous #ManifestationPhysio2023.
Cette manifestation s'est déroulée dans le contexte d'un projet du Conseil fédéral présenté cet été et mis en consultation jusqu'au 17 novembre. Il prévoit une diminution du temps de consultation et de nouveaux tarifs chez les physiothérapeutes. L'objectif est, selon le gouvernement, de freiner les coûts de l'assurance maladie. Cette annonce avait aussitôt provoqué la colère de la branche:
A noter que si Berne est intervenu, c'est faute d'un accord entre la faîtière des physios et les assureurs maladie.
L'association suisse de physiothérapie a d'ailleurs lancé une pétition qui a dépassé à ce jour les 167'000 signatures, sur un objectif fixé à 120'000. Elle vise désormais les 200'000 paraphes d'ici la mi-novembre.
La faîtière se défend en arguant que les coûts de la physiothérapie ne représentent que 1,76% des coûts totaux de la santé de plus de 86 milliards de francs en 2022. Elle avance aussi que les coûts de la santé sont impactés par le vieillissement de la population et l'augmentation des maladies non transmissibles pour lesquels la physiothérapie diminue la morbidité et la médication:
Dans une résolution adoptée le 26 octobre, l'assemblée générale des physios de Suisse romande a exigé l'abandon des propositions du Conseil fédéral et l'ouverture de négociations avec les assureurs pour le maintien de la qualité des soins et de la reconnaissance de leur travail. Elle refuse que sa profession «serve de cible politique dans un contexte d'augmentation des primes maladie». (ats/jch)