Quel est notre objectif lorsqu'on est dans la salle de bain? Être d'une propreté absolue sur tout le corps. Pour cela, nous avons le choix: les rayons des pharmacies sont pleins à craquer! Déodorants, mousses et gels lavants intimes aux parfums fleuris, nous n'avons qu'à choisir.
Si le nettoyage en douceur des parties intimes à l'eau claire suffisait autrefois, l'industrie cosmétique fait aujourd'hui la promotion d'une multitude de produits spéciaux qui promettent plus de fraîcheur. Et ce sont surtout les femmes qui ont recours à ces produits. Les médecins mettent toutefois en garde: la peau sensible des parties intimes souffre d'une trop grande propreté!
Plus ça sent bon, plus ça mousse... et plus le milieu sensible de la zone intime se déséquilibre rapidement! Les démangeaisons, les rougeurs et les zones sèches sont entre autres certaines conséquences de ce problème.
Mais pas que: la barrière de défense naturelle contre les germes est également affaiblie. Cela augmente le risque de contracter des infections fongiques et urinaires. L'Association professionnelle des gynécologues en Allemagne conseille d'éviter le contact des petites lèvres et du vagin avec tout type de savon, de spray intime et de lotion pour le bain afin de maintenir la flore vaginale intacte.
L'eau chaude est suffisante pour le nettoyage. Utilisé avec précaution, un gant de toilette peut également être un bon complément. Les gynécologues conseillent toutefois de le changer après chaque douche. Les germes s'y multiplient rapidement, car il ne sèche que lentement. De plus, il entre également en contact avec la région anale. Si des bactéries intestinales parviennent à l'entrée de l'urètre de la femme, des infections risquent de se produire. Pour info: le gant de toilette redevient propre après un lavage à 60 degrés.
Et si ni le gant de toilette ni l'eau ne suffisent, il faut veiller à utiliser un gel lavant au pH neutre et sans parfum ni conservateur.
Un conseil: on trouve aussi des produits doux au rayon bébé, par exemple.
La prudence est de mise avec les déodorants dits «intimes». En effet, ils affaiblissent le mécanisme de défense naturel de la flore vaginale. Selon les experts, cela vaut aussi pour les protège-slips au parfum frais. Ils conseillent d'opter pour des protections hygiéniques respirantes et au parfum neutre. Il faudrait d'ailleurs les changer à intervalles réguliers afin d'éviter les mauvaises odeurs. Et selon l'importance des pertes, les protections devraient être changées au moins une fois par jour, voire plus souvent. Finalement, en choisissant des sous-vêtements en coton plutôt qu'en matières synthétiques, on évite déjà l'accumulation de chaleur corporelle. Donc un climat chaud et humide.
Pour le papier toilette aussi, less is more: éviter par exemple les rouleaux parfumés et les lingettes humides superflus. Le papier toilette humide contient généralement, outre des parfums, une quantité de conservateurs et d'humectants. Ceux-ci irritent inutilement la zone intime et favorisent les allergies et les réactions d'intolérance.
Chez les personnes sensibles, en plus des démangeaisons et des rougeurs, des suintements et de minuscules fissures peuvent apparaître sur la peau. Il est donc préférable d'utiliser du papier toilette «normal» et de l'humidifier avec un peu d'eau si nécessaire.
Il n'y a pas que le mauvais papier toilette qui peut affaiblir la barrière protectrice naturelle: la mauvaise technique d'essuyage comporte également des risques. Les experts conseillent donc de tamponner plutôt que d'essuyer, afin de ne pas étaler les bactéries intestinales dans la région vaginale. Celles-ci font en effet partie des déclencheurs les plus fréquents d'une cystite chez les femmes. Il faut donc toujours tamponner d'abord l'avant, puis l'arrière.
Un conseil: des bactéries intestinales peuvent pénétrer dans l'urètre pendant les rapports sexuels. C'est pourquoi il faudrait aller aux toilettes après les ébats. Cela permet de rincer l'urètre et d'éliminer les germes.
Traduit de l'allemand par Léon Dietrich