La soirée du dimanche 17 avril au D! Club, intitulée Urban Tropical, promettait aux fêtards une belle nuit de folie en plein week-end pascal. Peut-être un peu trop? Après une première partie sans anicroche, vers trois heures du matin, les festivités ont échappé à tout contrôle lorsque les danseuses ont pris leurs aises au milieu de la piste. Médusés, les noctambules ont assisté à des scènes de sexe sur les tables et le sol, tandis que des feux d'artifice étaient disposés directement dans les organes génitaux des danseuses.
«Je suis extrêmement fâché, dégoûté», nous confie Thierry Wegmüller, le patron du club. Il n'était pas sur place ce soir-là et a découvert les vidéos qu'on lui envoyait en nombre le lendemain. Des images qui ont largement circulé sur les réseaux sociaux.
Ppttdrr je suis tombé sur les storys du D club à Lausanne dimanche soir, j’ai souillé mes yeux. Qu’arrive-t-il à mon pays ??? 💔
— Yuel Tes (@Chvkvm) April 19, 2022
Mais comment une soirée a-t-elle pu dégénérer à ce point? «Ça n'a pas eu lieu sur une scène, mais au milieu du public. Même nos équipes n'ont rien vu et n'ont donc pas pu réagir sur le moment. En temps normal, les danseuses ne font que twerker...», déclare le patron.
L'événement était organisé par DJ Mathematic, un partenaire avec qui le club collabore depuis des années. «Il n'y avait jamais eu le moindre souci jusqu'ici», affirme Thierry Wegmüller. Il ajoute que l'équipe du D! Club a immédiatement réagi et a interdit au DJ d'organiser de nouvelles soirées avec des danseuses. «D'ailleurs, la prochaine soirée de DJ Mathematic a pour le moment été suspendue», assène le patron, résolument fâché.
Même son de cloche du côté de l'organisateur qui se dit particulièrement déçu de l'image renvoyée lors de cette Urban Tropical. «Nous avons fait appel à d'autres danseuses que d'habitude, car nos partenaires n'étaient pas disponibles», explique DJ Mathematic. Lui aussi garantit qu'il n'y avait jamais eu de couac dans les soirées qu'il organise au D! Club. «Jamais la moindre bagarre, le moindre conflit, et là, en une soirée, ça dérape... En tant que représentant du monde de la nuit, ce n'est absolument pas l'image que je veux donner», se désole DJ Mathematic qui n'était pas présent au moment des faits. L'organisateur se dit d'autant plus triste que Thierry Wegmüller est, selon lui, l'un des premiers patrons de club lausannois à avoir donné sa chance à la musique urbaine. «Je sais que la confiance qu'il me témoigne a été ébranlée», confie-t-il.
DJ Mathematic a présenté ses excuses à ses followers sur Instagram pour cette soirée. Le patron de l'établissement, lui, est ferme: «Je pense qu'une telle erreur d'inattention ne lui arrivera plus. Et à nous, non plus».
Thierry Wegmüller se bat depuis des années, avec sa charte «La Belle Nuit» et en collaboration avec d'autres acteurs lausannois du secteur, pour mettre en place des actions de prévention, notamment en matière de harcèlement ou de comportement à adopter dans les clubs. «Cette soirée du 17 avril est aux antipodes des valeurs que je défends. Pour nous, c'est hors de question de donner une image qui va totalement à l'encontre de notre vision de la place de la femme dans le monde du clubbing», conclut-il.
Vendredi 22 avril, les autorités lausannoises n'étaient pas disponibles pour commenter l'événement. Une soirée qui était interdite aux moins de 18 ans (réd: le D! Club organise parfois des soirées où la limite d'âge est fixée à 16 ans). Les organisateurs assurent, toutefois, qu'aucune plainte n'a été déposée à l'encontre du club.
Cet article a été publié une première fois le 22 avril 2022.