La Suisse romande paralysée par quelques centimètres de neige, ça vous fait rire?
Stéphane Rochette, québécois fribourgeois: Ça ne me surprend pas, en Suisse, les gens n'ont aucune idée de ce que c'est l'hiver. Surtout ceux qui habitent en ville. Trois centimètres de neige et c'est le chaos. Ça me fait toujours rire. Hier, je discutais avec un ami canadien, on a vu la météo et on s'est dit:
Ça se passe mieux au Canada?
Ah oui! Pour nous, c'est le quotidien, on est beaucoup mieux équipés, les routes sont mieux déneigées et les gens ont l'habitude de conduire sur la neige. Et les villes sont mieux organisées pour gérer la situation. Mais c'est aussi normal parce que cela arrive plus souvent au Canada qu'en Suisse.
Mais il y a quand même un moment où les Canadiens paniquent?
Oui, quand il y a 20 centimètres de neige avec du vent et que c'est la tempête. Là, c'est plus compliqué. Les gens sortent moins, les écoles sont fermées. Cela arrive quand même assez souvent, peut-être cinq à dix fois par année. D'ailleurs, il y a même des congés de prévus dans le calendrier scolaire, exprès pour ces jours-là.
Concrètement, quel est le problème en Suisse, selon vous?
Il n'y a pas cette culture de l'hiver en plaine. Pour les Suisses, la neige, c'est les vacances à la montagne (rires).
Quels conseils est-ce que vous pourriez nous donner?
Déjà, il faut avoir de bons pneus neige. Parce que quand je vois certains qui patinent... Ensuite, beaucoup de gens ici sortent avec des petites chaussures de ville malgré la neige. Après, ils glissent et ils se cassent le col du fémur. Au Canada, on met nos bottes d'hiver de novembre à avril. Ce qui compte, c'est d'avoir une bonne semelle, quitte à avoir l'air cons (rires).
Mais vous aimez la neige?
Non, je déteste l'hiver. Quand on est pris dedans pendant six mois, il n'y a plus de plaisir. Il fait froid, ce n'est pas confortable, c'est dangereux.
Donc vous êtes venu en Suisse pour le beau temps?
Pour le hockey d'abord, mais c'est sûr que je préfère le climat Suisse. Je dois retourner au Canada en février, il va faire -1000 degrés, je ne me réjouis pas du tout. On ne se rend pas compte, c'est un autre monde, l'hiver profond pendant six mois. Cela ne me manque pas du tout.