Mais qu'est-ce qui pourrait mal tourner? Voilà une question que la Fédération des coopératives Migros ne s'est probablement pas posée lorsqu'elle a décidé de doter son stand boisson d'une fonction insolite - et hautement dangereuse.
Présent dans plusieurs open airs de Suisse, le bar est équipé d'écrans «personnalisables»: grâce à une appli, les festivaliers peuvent y projeter des messages et des images. Cette initiative, lancée au niveau national, a dérapé lors de son passage au festival tessinois Moon & Stars cette semaine.
L'incident s'est produit mercredi dernier. En fin d'après-midi, des phrases problématiques ont fait leur apparition sur les écrans du stand Migros, accrochés juste au-dessous d'un grand M orange. Un florilège de messages sexuels, insultants, homophobes ou blasphématoires ont défilé en boucle sous les yeux des participants.
«Frappe-moi, ça m'excite», «Tu me suces?», ou encore «Pédés», peut-on lire sur des photos qui ont rapidement fait le tour des réseaux sociaux. Les festivaliers ont également eu droit à une série de blasphèmes, des expressions très utilisées dans le langage parlé et extrêmement offensantes, dont «porco D*o», littéralement «Dieu cochon» en français, est l'exemple le plus répandu.
Des images de Mussolini et Hitler ont également été projetées sur les écrans, qui ont été surnommés «les écrans de la honte» dans la presse locale.
Aussitôt alertés, les responsables du stand ont éteint les écrans, mais plusieurs personnes se sont demandé comment cela a-t-il pu se produire. «Ces phrases honteuses sont publiées sans aucun filtre», s'est emporté le conseiller municipal de Massagno, Philippe Bouvet, qui a posté plusieurs photos sur son compte Facebook.
Interrogée par La Regione, Migros a affirmé qu'un système pour filtrer les mots problématiques était bel et bien en place. Pourtant, comme il a été conçu en Suisse alémanique, il ne fonctionne que pour les messages en allemand. (asi)