Des pannes à grande échelle dans les transports sont-elles possibles en Suisse? Aux CFF, par exemple, le personnel est peu nombreux en ce moment, en particulier en Suisse romande.
Doit-on s'attendre à un scénario à la britannique avec de nombreuses suppressions de train? En effet, là-bas, Omicron a décimé les rangs des conducteurs qui sont soit malades, soit en quarantaine.
S'il n'y a pas de volontaires, des liaisons risquent d'être à nouveau supprimées en Suisse romande, comme en automne. On ne sait pas, dans ce contexte, si les mécaniciens romands concernés sont malades ou absents pour d'autres raisons.
Par ailleurs, même en temps normal (autrement dit: sans le Covid), le personnel de train fait déjà défaut de ce côté-ci de la Sarine. La présidente du personnel de locomotive au sein du Syndicat SEV précise donc:
En septembre dernier déjà, les liaisons Regioexpress le long du lac Léman circulaient par moments à la cadence d'une demi-heure au lieu d'un quart d'heure.
En Suisse alémanique, malgré là aussi un sous-effectif, la situation sur le front du personnel est un peu meilleure. Ceci aussi parce que les mécaniciens de locomotive peuvent être déplacés plus facilement entre les différentes lignes.
«Au dépôt de Genève, par contre, nous avons un gros problème malgré les nouvelles personnes qui ont terminé leur formation», explique Hanny Weissmüller. Les mécaniciens de locomotive ne peuvent, en effet, circuler sur la nouvelle ligne vers Annemasse (France) qu'après une année d'expérience professionnelle. Cela complique énormément la planification.
Selon le service de presse des CFF, la situation du personnel se trouve actuellement:
L'objectif et la mission des CFF consistent à garantir la mobilité. Aussi l'entreprise assure: «C'est pourquoi les CFF se préparent continuellement – comme c'était déjà le cas avant Covid – à différents scénarios». Les CFF ne veulent pas en dire plus. L'entreprise ferroviaire a pris des mesures à moyen terme pour engager davantage de collaborateurs. D'ici à ce printemps, environ 200 mécaniciens de locomotive suivront leur formation dans toute la Suisse.
A Winterthur les transports sont déjà durement affectés par le Covid. Les bus de la ville ont dû réduire massivement leur offre début décembre déjà en raison des nombreux cas de maladie et de quarantaine. Les autorités parlent d'une situation d'urgence, car plus de 30 chauffeurs de bus sont absents, parfois jusqu'à la fin de l'année.
Les transports publics ne sont pas les seuls à devoir jongler avec les isolements. Les compagnies aériennes aussi. La Lufthansa, par exemple, a annulé plusieurs vols intercontinentaux pendant les fêtes de fin d'année, car trop de pilotes se sont déclarés malades. Du 23 au 26 décembre, ce sont surtout les liaisons via l'Atlantique Nord, par exemple vers Boston, Houston et Washington, qui sont concernées, a indiqué Lufthansa jeudi. Selon un porte-parole, Swiss n'est pas concernée: «Actuellement, nous n'avons pas de pénurie de personnel», confirme la compagnie à croix blanche.
Toutefois, Swiss a également fait un mauvais calcul... Cette semaine, nous apprenions que l'entreprise voulait faire revenir des centaines d'hôtesses de l'air déjà licenciées. Sinon, elle risque de manquer de personnel au printemps.
Adapté de l'allemand par jah