Le tribunal de district de Zurich a condamné lundi le député schwytzois Bernhard Diethelm à huit mois de prison avec sursis. Les juges l'ont en revanche acquitté des accusations les plus graves, comme la tentative de viol.
Le tribunal a reconnu l'élu UDC coupable de lésions corporelles simples et de pornographie illégale. Outre la peine de prison, il l'a condamné à 120 jours amende à 100 francs avec sursis. Dans les deux cas, la durée du sursis est fixée à deux ans.
Bernhard Diethelm devra par ailleurs payer une amende de 1000 francs pour voies de fait. Quant à la plaignante, la cour lui a accordé une réparation morale de 1000 francs.
La plaignante est une prostituée de 26 ans avec laquelle le prévenu aurait convenu de pratiques sado-masochistes en 2021 à Zurich.
La cour a notamment considéré comme prouvé que l'accusé a étranglé sa victime. Pour cette raison, le député a été condamné pour coups et blessures.
La plaignante a toutefois dit, lors du procès, certaines choses de manière différente que durant l'enquête. C'est notamment le cas pour l'odeur douceâtre - «quelque chose d'étrange et de doux» comme de l'urine de chat - qu'elle dit avoir sentie.
Mais aucun résidu n'a été trouvé en ce qui concerne les brûlures chimiques et la tentative d'anesthésie reprochée à l'élu UDC et il n'y avait rien non plus dans l'appartement, a expliqué le juge. La recherche de chloroforme par Bernhard Diethelm sur Internet est le seul indice. Or, cette substance ne sent pas l'urine de chat.
Comme la tentative d'anesthésie n'a pas pu être prouvée, les accusations de tentative de viol ou de contrainte sexuelle tombent.
Le tribunal estime qu'une dispute à propos d'argent pourrait être à l'origine de l'incident. C'est la thèse que l'accusé avait avancée à l'audience. Il avait raconté que la prostituée l'aurait mordu au doigt. Il a peut-être blessé la femme lorsqu'il s'est défendu, mais il n'a jamais voulu la violer, a-t-il expliqué.
Il a poussé la femme et elle est tombée. Lorsqu'elle s'est mise à crier, il a pris la fuite pieds nus, portant encore un collier et une laisse de chien, selon l'acte d'accusation.
Le procès et «l'acte d'accusation exagéré» pourraient avoir de lourdes conséquences pour la carrière politique de son client. Sa vie sexuelle ayant été étalée en public, il ne trouvera probablement plus de soutien auprès de l'électorat conservateur, a souligné l'avocat.
Le Ministère public avait quant à lui requis quatre ans de prison contre le député UDC. Le simple fait d'avoir poussé la jeune femme ne peut pas expliquer les blessures constatées sur elle. La tentative d'étourdissement montre que le prévenu avait prévu des actes allant contre la volonté de la prostituée, a-t-elle dit, maintenant l'accusation de tentative de viol.
Mercredi dernier, devant les médias, Berhard Diethelm s'est défendu. Il a dénoncé une enquête pénale «à charge». Il refuse de se retirer du Grand Conseil comme son parti lui demande. Sa vie sexuelle ne regarde que lui et n'a rien à voir avec son activité politique, a-t-il affirmé.
Après avoir pris connaissance de ces accusations, l'UDC du canton de Schwytz a demandé à la section locale du Wägital de suspendre l'affiliation de Bernhard Diethelm jusqu'à un éventuel acquittement. Si la section locale ne donne pas suite à cette demande, le parti cantonal devra décider de l'exclusion. (ag/ats)