Comparée aux réunions du G7 et au sommet de l'OTAN de cette semaine, la liste des participants à l'Ukraine Recovery Conference (URC) est moins prestigieuse: ni le président américain Joe Biden ni aucun autre chef de gouvernement des sept grandes nations ne se rendra à Lugano. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, lui, interviendra durant la rencontre par vidéo interposée. Seule personnalité de haut rang présente à Lugano, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne.
Jeudi, les diplomates compétents du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) ont présenté, avec l'ambassadeur ukrainien à Berne, Artem Rybchenko, le programme de la conférence de Lugano ainsi que la liste provisoire des invités.
A voir la liste actuelle des participants, seuls huit chefs de gouvernement seront présents. Le Premier ministre ukrainien Denys Schmihal dirigera la délégation nationale qui est la plus importante à avoir quitté le pays depuis le début de la guerre. Les premiers ministres polonais, tchèque et slovaque ainsi que la première ministre lituanienne, Ingrida Šymonite, feront également le déplacement.
Malgré le manque de personnalités internationales de premier plan, le DFAE est optimiste: les participants sont incontestablement de haut niveau et les bases d'une conférence réussie sont posées.
C'est effectivement le cas si l'on mesure les invités inscrits aux objectifs de la conférence: celle-ci doit réunir pour la première fois les gouvernements, les organisations internationales et les organisations de la société civile impliqués en Ukraine. En outre, les principes de la reconstruction du pays doivent être fixés dans une déclaration à Lugano.
Officiellement, la conférence recevra 52 délégations. Parmi les 38 représentations étatiques, on trouve de nombreux ministres en charge des questions de politique de développement. C'est le cas de la ministre britannique des Affaires étrangères Elizabeth Truss, de la ministre allemande du Développement et de la Coopération économique Svenja Schulze ou de Brian McKeon, le numéro trois du Département d'État américain.
Les 14 organisations internationales qui joueront un rôle central dans le financement de la reconstruction sont également représentées à haut niveau. L'Organisation pour le développement et la coopération en Europe (OCDE) envoie son secrétaire général, Mathias Cormann. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) est présente avec sa présidente Odile Renaud-Basso.
Le fait que le chancelier allemand Olaf Scholz et Ursula von der Leyen aient également annoncé la tenue d'une conférence sur la reconstruction, cette semaine, n'est pas considéré à Berne comme une concurrence. Selon l'ambassadeur spécial de la Suisse pour cette conférence, Simon Pidoux, les deux conférences sont «parfaitement complémentaires». Lugano, premier grand rassemblement de toutes les forces engagées, est un «coup d'envoi» pour un processus de développement et de réforme qui durera encore des années.
La deuxième conférence annoncée par le chancelier allemand Olaf Scholz offre également l'occasion aux retardataires de participer à l'organisation de la reconstruction de l'Ukraine et cela donnera peut-être une seconde chance à la France. Rappelons que pour l'instant, l'Hexagone reste le seul pays voisin à ne pas être présent à Lugano. Jusqu'à présent, Berne n'a pas encore reçu de réponse. Les raisons probables de cette absence? Les résultats des élections et la formation d'un nouveau gouvernement semblent occuper Paris au plus haut point.
(traduit et adapté de l'allemand par cru)