Le rendez-vous doit permettre de poser les premiers jalons de la reconstruction de l'Ukraine. Le président de la Confédération Ignazio Cassis a déclaré, la semaine dernière, lors d'une séance d'information à Bellinzone:
Il ajoute: «La Suisse et l'Ukraine veulent lancer ce processus à Lugano, avec leurs partenaires internationaux.»
Due settimane alla Ukraine Recovery Conference #URC2022 🇺🇦 Una responsabilità e opportunità per la Svizzera 🇨🇭 di contribuire alla stabilità in Europa. Wir sind bereit, in #Lugano gemeinsam mit den beteiligten Akteuren den Wiederaufbau-Prozess international zu lancieren. pic.twitter.com/ravS7BIApg
— Ignazio Cassis (@ignaziocassis) June 20, 2022
Les organisateurs imaginent une sorte de système de parrainage. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky espère quant à lui que les grandes entreprises et les pays partenaires feront leurs propres propositions pour aider le pays à se reconstruire. Il a, par ailleurs, déclaré lors d'une intervention par vidéo au World Economic Forum (WEF), fin mai: «Chaque partenaire et entreprise pourrait aider une région ou une industrie en particulier.»
Très. La semaine dernière, l'ambassadeur spécial de la Suisse pour la conférence sur l'Ukraine, Simon Pidoux, a même comparé la situation au plan Marshall. En 1948, les Américains ont posé la première pierre à la reconstruction économique de l'Europe après la Seconde Guerre mondiale.
A la fin de la conférence de juillet, la «Déclaration de Lugano» devrait être adoptée. Sera-t-elle citée, dans un avenir lointain, au même titre que le plan Marshall?
Les attentes de l'UDC Magdalena Martullo-Blocher sont, toutefois, nettement plus modestes. La Suisse ne jouera probablement pas un rôle important dans la recherche de solutions pour la guerre en Ukraine, a déclaré la conseillère nationale UDC dans une récente interview à la NZZ. Elle affirme:
C'est l'avis de certains politiciens. Le chef du parti UDC, Marco Chiesa, a d'ailleurs lui aussi exprimé des réserves sur la conférence.
Selon lui, il est trop tôt pour parler de la reconstruction du pays: «La guerre bat encore son plein. On ne sait encore même pas ce qui doit être reconstruit.» Marco Chiesa veut néanmoins participer à la conférence.
Ce n'est, cependant, pas l'avis d'Ignazio Cassis et de son ambassadeur spécial. Simon Pidoux a en effet rappelé: «Le plan Marshall a également été mis en place deux ans avant la fin de la Seconde Guerre mondiale.» Et de rappeler que la création de l'ONU a même eu lieu quatre ans avant 1945.
Ignazio Cassis s'attend à la participation de 40 Etats et de 18 organisations internationales. Au total, plus de 1000 personnes devraient participer.
Les chefs de gouvernement de la République tchèque et de la Lituanie sont déjà inscrits. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, est également attendue, ainsi qu'un certain nombre de ministres. Le président de la Confédération a déclaré la semaine dernière que les dernières inscriptions ne seraient probablement reçues que peu de temps avant le début de la conférence.
Volodymyr Zelensky ne devrait probablement pas se rendre à Lugano. Le président ukrainien devrait y participer par vidéo. Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) s'attend toutefois à ce que le Premier ministre ukrainien Denys Schmyhal soit sur place, comme le rapporte le Tages-Anzeiger.
Si Volodymyr Zelensky décide malgré tout de se déplacer en Suisse, le nombre de chefs d'État présents devrait également augmenter. Nous ne savons pas pour l'instant qui participera parmi les Américains. Les représentants russes sont quant à eux totalement absents.
Du côté suisse, le président de la Confédération et la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga participeront à la conférence. De nombreux conseillers aux États et conseillers nationaux seront également sur place.
L'événement se déroule dans un contexte de fortes tensions internationales. De plus, de nombreux représentants de haut rang issus d'une quarantaine de pays y participeront. Les mesures de sécurité à mettre en place sont donc très importantes.
La direction générale de cette intervention incombe à la police cantonale tessinoise. Celle-ci bénéficie du soutien des forces d'intervention des cantons et de la Confédération. Le Conseil fédéral mobilisera 1600 militaires. Pendant ce temps, l'armée de l'air assurera le service de police aérienne. La Confédération prend en charge 80% des coûts de sécurité qui incombent au canton du Tessin.
Ce fort taux d'engagement dans le canton du Tessin pose parfois des difficultés aux autres cantons. A Lucerne par exemple, 20 «petits» postes de police seront fermés cet été en raison d'un manque de personnel. La direction de la police a justifié cette décision par le fait que «les policiers lucernois devaient être présents lors de nombreuses manifestations». S'y ajoutent désormais les interventions lors de congrès internationaux. Par exemple lors du World Economic Forum (WEF), de la conférence sur l'Ukraine ou du congrès sioniste à Bâle.
A Lugano, la zone fermée à la population doit être aussi petite que possible, a déclaré la semaine dernière Matteo Chocchi, commandant de la police cantonale tessinoise. Ignazio Cassis a ajouté: