«Jeune homme vivant seul cherche à héberger jeune femme ukrainienne, sans enfant». Cette annonce vous semble déplacée? Rassurez-vous, elle est totalement fictive. La rédaction de watson n'est pas encore tombée sur ce type de proposition, mais elle pose une question importante sur l'accueil des réfugiés ukrainiens qui sont en majorité des femmes et des enfants. Quels sont les critères de sélection des hôtes suisses et comment limiter les risques pour les réfugiés?
La procédure d'inscription pour proposer une chambre ou un logement est relativement simple. Sur le site de l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR) ou de l'ONG Campax, il ne faut que quelques minutes pour remplir le formulaire et devenir famille d'accueil. Dans un premier temps, les critères sont essentiellement d'ordre logistique (voir ci-dessous).
Avez-vous un animal de compagnie? Quelle est votre situation professionnelle? Combien de salles de bains avez-vous à disposition? Après avoir rempli le formulaire, les hôtes seront contactés par l'organisme si une correspondance se produit entre des demandes de logement de réfugiés et leur proposition d'accueil des hôtes. Selon Eliane Engeler, porte-parole de l'OSAR, l'organisation est consciente du risque d'exploitation des personnes réfugiées.
Toutefois, l'OSAR précise que les visites, qui étaient autrefois effectuées chez l'habitant avant l'arrivée des personnes réfugiées, sont désormais difficiles à mettre en place face à l'afflux de demandes.
Après leur placement dans des familles d'accueil, l'OSAR met en place un suivi et propose une hotline disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 aussi bien pour les hôtes que pour les réfugiés. Eliane Engeler explique que ce suivi peut être effectué par les cantons eux-mêmes ou par des organisations partenaires.
Revenons à la base de données et aux propositions de logements. Le fichier mis en place par l'OSAR et l'ONG Campax permet de faire correspondre les critères des hôtes et ceux des réfugiés. Lorsque la personne qui cherche un logement s'enregistre auprès d'un centre fédéral d'asile, la recherche de correspondance est effectuée et le «match» apparaît.
Ainsi, selon une personne qui travaille avec des professionnels de l'asile, le système informatique propose le «matching», mais c'est l'expérience et l'œil du professionnel qui fait la sélection finale. Par exemple, certains professionnels se méfient lorsqu'ils tombent sur le profil d'un homme seul avec enfant qui propose son logement à une femme seule. Le filtrage humain est toujours nécessaire pour évaluer les annonces sérieuses des plus fantaisistes.
Ça, c'est pour la base de données officielle, mais pour ceux qui répondent aux annonces d'hébergements sur les réseaux sociaux comme celle-ci, les filtres et autres vérifications d'identité ou de casier judiciaire sont inexistants.
Raison pour laquelle l'OSAR rappelle qu'il est indispensable pour les personnes réfugiées de toujours s'adresser aux structures officielles pour trouver un logement.
Seules ces structures bénéficient des gardes fous pour éviter que des personnes vulnérables, majoritairement des femmes et des enfants, ne logent chez des hôtes qui n'auraient pas les meilleures intentions.