
Une réfugiée ukrainienne à sa sortie du train à la gare de Zurich, en mars 2022.image: keystone
Depuis le début de la guerre en Ukraine, les Suisses font preuve d'une grande solidarité envers les réfugiés ukrainiens. Un expert a évoqué à Arcinfo plusieurs sources de motivation possibles à cet élan généralisé.
13.04.2022, 07:1314.04.2022, 06:08
Et étonnamment, selon Etienne Piguet, vice-président de la Commission fédérale des migrations (CFM), l'ethnie et la religion ne constituent pas un élément central dans une interview publiée mercredi dans Arcinfo.
Plusieurs facteurs favorables
«Dans le cas de l'Ukraine, on assiste à une juxtaposition d'une multitude de facteurs particulièrement favorables à l'accueil», indique Etienne Piguet. Le professeur distingue quatre éléments principaux.
- La proximité géographique avec la zone de conflit.
- La soudaineté de l'attaque russe. «Quand quelque chose de très brusque se produit, on est émus, on réagit», note Etienne Piguet.
- La lisibilité du conflit avec un agresseur et des victimes clairement identifiables.
- L'absence d'alternatives de protection. «J’ai le sentiment dans le cas ukrainien qu’il y a la conviction au sein de l’administration et de la population que les pays limitrophes comme la Pologne sont déjà à la limite, et donc qu’il n’y a pas tellement d’alternatives possibles à part l’accueil en Suisse», explique Etienne Piguet.
Et parmi les autres sources de motivation
Le profil des réfugiés, majoritairement des femmes et des enfants, joue également un rôle. Il s'agit de personnes pour lesquelles on a le plus d'ouverture et c'est une constante historique, relève Etienne Piguet.
Du coup, les Suisses sont-ils racistes?
Pour le vice-président de la Commission fédérale des migrations, le traitement différencié des réfugiés ukrainiens et des autres réfugiés ne révèle pas forcément une fermeture raciste de la Suisse et de l'Union européenne.
Il reconnaît cependant que le racisme et la peur de l'islam jouent un rôle dans les politiques d'asile européennes.
«Même si cela peut être un élément facilitateur, ce n'est pas parce que les réfugiés sont blancs et chrétiens que nous allons forcément davantage les accueillir», ajoute-t-il. Pour lui, le Kosovo, en 1999, constitue un «contre-exemple». Pendant une courte période, la Suisse avait accueilli des dizaines de milliers de personnes, qui ne venaient pas d'Europe de l'Ouest et étaient majoritairement musulmanes. (mbr/ats)
Témoignage d'une famille de réfugiés
Video: watson
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