Oui, il était juste d'accorder une protection collective aux réfugiés ukrainiens sans procédure d'asile appropriée. Cette mesure a soulagé le système d'asile: c'est la principale conclusion tirée par un groupe d'évaluation dirigé par l'ancien Conseiller d'Etat Urs Hofmann. Jeudi, le groupe a publié un rapport intermédiaire sur l'activation du statut de protection S. Les autorités ont généralement reçu de bonnes notes.
Cela ne veut pas dire que tout se passe bien. Contrairement aux demandeurs d'asile, les réfugiés d'Ukraine, pour la plupart des femmes et des enfants, ne séjournent que quelques jours dans les centres d'asile fédéraux. Les cantons et les communes disposent donc de peu de temps pour rechercher un logement adapté et organiser un accompagnement des personnes particulièrement vulnérables. Le défi est de taille:
Environ 60% des Ukrainiens vivent dans des logements privés. Selon le groupe d'évaluation, il aurait été «peu réaliste» de loger tous les réfugiés dans les structures de la Confédération, des cantons, des villes et des communes. En d'autres termes, sans l'engagement des familles d'accueil, les autorités auraient de sérieux problèmes pour héberger les personnes qui ont fui la guerre de Poutine vers la Suisse.
Jusqu'à présent, 14% des Ukrainiens ont réussi à trouver un emploi. Un taux est relativement élevé. Après un séjour d'un an en Suisse, il n'est que de 2,1% pour les réfugiés reconnus, et de 7,4% pour les personnes admises temporairement.
Cependant, la langue est un obstacle majeur. Seulement 10% d'entre eux parlent très bien une langue nationale, ou peuvent au moins bien s'exprimer à l'oral. Ils sont également peu à l'aise en l'anglais. Pour remédier à cela, 3000 francs ont été versés aux cantons, par la Confédération afin de proposer des cours de langue. Un montant jugé insuffisant aux yeux des cantons, des communes et des villes pour accélérer l'intégration.
Le rapport intermédiaire sur l'activation du statut de protection S, conduit par Urs Hofmann, propose un système où la Confédération paierait des taux forfaitaires plus élevés au cours des premières années, tout en diminuant le montant au fur et à mesure que l'intégration progresse. A titre de comparaison, les réfugiés et les personnes admises temporairement perçoivent une allocation d'intégration de CHF 18 000 de la part de la Confédération. Les cantons, quant à eux, ne donnent pas de montant exact.
(aargauerzeitung.ch) / traduit de l'allemand par jod