C'est un travail de longue haleine qu'Arcinfo publie mardi dans ses colonnes. La conclusion de plusieurs mois de collaboration avec Mediapart, fameux média d'investigation français.
Selon l'enquête menée par les deux médias neuchâtelois et français, une des éminences de l'Université de Neuchâtel (Unine), le professeur Olivier Christin, ne se serait pas gêné pour aller piocher dans le budget de son employeur.
Des milliers de francs suisses auraient été utilisés pour faire subsister un centre d'études basé à Paris proche des milieux socialistes, le Cedre. D'autres fonds ont servi à financer des évènements et autres colloques parisiens, avec pour but plus ou moins assumé de relancer des figures politiques sur la scène française, comme l'ex-ministre Najat Vallaud-Belkacem.
Des financements qui ont eu lieu tantôt avec le soutien de l'université, tantôt de manière plus insidieuse, à coups de manipulations avec les budgets de l'Unine.
Soupçons d'emploi fictif d'un ancien ministre socialiste au sein de l'Université de Neuchâtel, pratiques budgétaires troubles, fausses factures, invités fantômes à des repas pris à l'extérieur et aveux de fraude... Autant de révélations dont le détail est à retrouver dans l'enquête d'Arcinfo.
Une chose est certaine: ces révélations ne manqueront pas de perturber la paisible faculté des Lettres de l'Unine. Le principal intéressé, Olivier Christin, dément pour sa part toute irrégularité.
Une procédure va avoir lieu pour vérifier si les accusations ont un fond de vérité. Si les problèmes sont avérés, «il faudra réviser le système de contrôle interne qui est solide», a déclaré Fabian Greub, secrétaire général de l'UniNE au 12h30 de la RTS. Ce qui est décrit montre plutôt un contournement des règles qu'une absence de contrôle, a-t-il ajouté. (mbr)