En France, Mathilde Mottet militerait à La France insoumise. En Allemagne, chez Die Linke. Bref, dans un parti de la gauche radicale. En Suisse, la Valaisanne de 28 ans, qui siège au législatif de Monthey, est membre du PS. Elle a même été élue à la coprésidence des Femmes socialistes suisses (FSS), le 10 février à Zurich, sur des arguments féministes. Une victoire acquise avec une très confortable avance, 90 voix contre 40, le score obtenu par sa concurrente du jour, la Vaudoise Laurie Willommet, 32 ans, conseillère municipale à Vevey.
Une élection triomphale, donc. En toute connaissance de cause: le doigt d’honneur de la Montheysanne au drapeau suisse lors de la fête nationale du 1ᵉʳ Août – un geste qu'elle avait «assumé» et qui lui avait valu des menaces de mort. Les électrices qui l’ont portée à la coprésidence des FSS, aux côtés de la conseillère nationale bernoise Tamara Funiciello, ne lui en ont manifestement pas tenu rigueur.
Moins de deux mois après son accession à la tête de cette vénérable institution de plus 100 ans, fer de lance des droits des femmes et des luttes ouvrières, Mathilde Mottet récidive. Un doigt d’honneur adressé cette fois-ci à son chef de groupe au législatif montheysan, Fabien Thétaz. Un comportement insultant dont Blick a rendu compte et qu’elle a manifesté dans une vidéo Twitch de plus de trois heures, diffusée sur une nouvelle chaîne prônant un «socialisme révolutionnaire», Eteicos. La Valaisanne, qui accuse au passage Fabien Thétaz de l'avoir mobbée, y apparaît entourée de deux jeunes camarades partageant ses idées. Souvent persifleur, le trio n’est pas tendre avec ses adversaires de toutes tendances politiques, socialistes compris.
Une élue socialiste l'affirme sous couvert d'anonymat:
Dans la même vidéo, la Montheysanne affirmait qu'elle ne dirait plus que le Hamas est un «groupe terroriste», comme elle l'avait déclaré en novembre à la télévision.
Mathilde Mottet, qui n’a pas souhaité répondre à nos questions, pourrait-elle être amenée à démissionner? Si oui, de quelle instance? Dans Le Nouvelliste, Fabien Thétaz, visé par le second doigt d’honneur, demande son «exclusion du parti». Joint jeudi par watson, le chef du groupe PS au législatif montheysan confiait son malaise et donnait sa version des faits:
Comme Blick l’a rapporté, Mathilde Mottet, avant de se murer dans un apparent mutisme, a exprimé ses «regrets» pour son geste et ses propos à l’encontre de Fabien Thétaz – la vidéo n'est plus en ligne. «Ella m’a prévenu de la diffusion de la vidéo en question avant sa diffusion», affirme à watson le chef du groupe PS montheysan. Comme si, réalisant son impair, elle souhaitait en avertir celui qui en était la cible.
Manque de maturité politique?
Coprésidente des Femmes socialistes suisses, Tamara Funiciello, actuellement «en vacances», n’a pas donné suite à nos sollicitations. Nous souhaitions recueillir sa réaction suite au second doigt d’honneur de la Valaisanne.
Mais revenons au 10 février dernier. Comment expliquer l’élection en forme de plébiscite de Mathilde Mottet à la coprésidence des FSS? Un observateur de la scène socialiste suisse livre son analyse:
Tout va-t-il rentrer dans l’ordre? Un source socialiste commente:
Un exemple d’exclusion? Pierre Chiffelle, en 2016. L’ancien conseiller national vaudois avait «adopté un comportement provoc en appelant à voter pour une liste d’extrême gauche», rapporte un membre du parti.
Contacté par watson, le président du PS du Valais romand, Clément Borgeaud, indique par écrit que le parti cantonal «va analyser la situation et écouter les deux deux camarades concerné-es». Il ajoute: