Damien et Delphine (les prénoms ont été modifiés à leur demande) ont passé de superbes vacances durant les fêtes de Pâques. Ils ont découvert les charmes de Tallin, la capitale de l'Estonie, avant de prendre un ferry pour Helsinki puis un train pour Turku. Leur voyage a duré deux semaines et, de l'avis du couple, a été parfait...jusqu'au moment où ils se sont rendus à l'aéroport pour leur vol retour.
«Lorsque nous nous sommes présentés au guichet de Finnair à Helsinki, on nous a annoncé que nous étions en surbooking», explique Damien. Concrètement, cela signifie que la compagnie a vendu plus de billets qu'il n'y avait de sièges disponibles dans l'avion. Les deux Vaudois ont alors espéré que deux passagers manquent à l'appel pour pouvoir embarquer à leur place, mais ils étaient tous là pile à l'heure, si bien que l'avion est parti sans eux.
«L'employée a alors essayé de trouver une solution pour que nous puissions rentrer le jour même en prenant un autre vol», poursuit Delphine. Après plusieurs coups de téléphone et négociations, le couple s'est vu proposer une solution idéale: un vol pour Genève quelques heures plus tard avec escale à Londres. Ils seraient ainsi à la maison le soir même comme prévu.
Les deux trentenaires ont fait ce que la plupart des voyageurs font quand ils se déplacent en Europe: ils ne se munissent que de leur carte d'identité. Or «il faut un passeport pour se rendre au Royaume-Uni. C'est obligatoire depuis octobre 2021 en raison du Brexit, nous renseigne une agence de voyage romande. On prévient souvent nos clients, car il y a encore pas mal de gens qui ne savent pas que les règles ont changé.»
Lorsque Delphine a demandé si la carte d'identité n'était pas suffisante pour un simple transit, la compagnie Finnair lui a poliment répondu qu'il fallait un passeport même pour une escale. «Les ressortissants de l’Espace économique européen (...) doivent voyager avec leur passeport en cours de validité dans tous les cas», peut-on lire sur le site Visas Consulting.
Leur mésaventure peut servir de leçon à tout ceux qui se déplacent dans le nord de l'Europe:
Damien et Delphine, eux, ont dû attendre le lendemain pour pouvoir rentrer, ce qui a engendré plusieurs contraintes. La première, c'est d'avoir dû trouver quelqu'un pour nourrir les chats; la seconde, c'est d'avoir dû dormir dans un hôtel miteux près de l'aéroport. «La salle de bains était tellement sale qu'on ne s'est même pas douchés», raconte le Vaudois, qui promet de ne plus se faire avoir: «La prochaine fois, où que j'aille en Europe, je prendrai mon passeport avec moi!»