Suisse
Violence

Aux SwissSkills, à Berne, une violente baston éclate

«Allez, vas-y, vas-y!»: Une violente baston éclate aux SwissSkills à Berne

Vendredi dernier, dans le cadre de l'immense championnat national des métiers qui se tenait à Berne, plusieurs collégiens ont fait éclater une bagarre qui aurait été planifiée depuis quelques jours déjà. Selon nos informations, il s'agirait d'une rivalité entre plusieurs établissements genevois qui s'est réglée «à la dure».
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12.09.2022, 16:2522.09.2022, 14:38
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«Saisir son métier à bras-le-corps.» Guy Parmelin ne pensait sans doute pas si bien dire lorsqu'il a clôturé, samedi et de son blason de ministre de la Formation, les désormais traditionnels SwissSkills. A Berne, en marge des championnats nationaux de l'apprentissage, où la Suisse de demain est censée rivaliser de talent pour se réserver les meilleurs plans de carrière, plusieurs bastons ont éclaté.

Vendredi dernier, l'une d'elle, particulièrement musclée, a flanqué à ces supposées sages olympiades nationales des airs de brutaux règlements de compte.

La rixe a été capturée par des téléphones portables. L'une des séquences a même élu domicile quelques minutes sur TikTok avant d'être précipitamment retirée. Les écoliers qui se sont entassés, dès mercredi, aux SwissSkills sont des collégiens qui entament leur avant-dernière année de scolarité obligatoire.

Vidéo: watson

Sur les images, on observe d'abord un cordon de «sécurité» formé par plusieurs jeunes. Objectif: empêcher quiconque d'intervenir dans la bagarre. Au cœur du ring de bitume, l'un d'eux est à terre. Autour de lui, une poignée d'individus ameutés se relaient à grands coups de pieds et de poings.

«Vas-y! Vas-y!»
Parmi les cris de la foule excitée, on perçoit des messages d'encouragement pour faire monter la tension.

Dans cette violente chorégraphie, deux bagarreurs font montre d'une envie particulière d'en découdre. Un premier mâle adolescent, drapé d'un survêtement bleu, assène plusieurs coups de savate à sa cible alors à terre. De longues secondes plus tard, ce qui semble être un enseignant, shorts aux cuisses et sac au dos, parvient à se frayer un chemin pour tenter d'interrompre la bagarre. C'est là qu'un deuxième pied, sérieusement renforcé par l'élan pris par son propriétaire, termine sa course sur la gorge du jeune homme, toujours au sol.

«Oh! T'arrêtes! TU ARRÊTES! Tu te calmes!»
L'adulte qui tente d'interrompre la rixe.

Selon un témoin, un collégien genevois, cette bagarre n'avait rien de spontanée. Plusieurs jours avant les SwissSkills, des échanges sur les réseaux sociaux faisaient état d'un «combat final» à Berne. Toujours selon ce témoin, l’origine de la scène de violence serait en réalité une rivalité entre plusieurs établissements scolaires genevois qui couvent depuis un certain temps déjà. Le cordon qui s'est formé naturellement pour permettre aux assaillants de mener leur dessein à bien semble dire effectivement la même chose.

Du côté des organisateurs de la manifestation, le service de presse parle de «quelques altercations isolées que la police et le service du sécurité ont pu calmer très rapidement». Coup de fil à la Police cantonale bernoise pour confirmer ce son de cloche. D’autant que, depuis vendredi, il se chuchotait que certains jeunes avait été embarqués par des policiers. Son porte-parole, Joël Regli, nous explique que le ton est monté et que des poings se sont effectivement serrés à plusieurs reprises.

Des tensions qui apparaissent plus volontiers «à midi et en début d'après-midi. C'est l'heure de la pause-repas, il y a moins d'activités et les classes entrent plus librement en contact».

«Nous sommes intervenus plusieurs fois pour des disputes et des altercations. Selon nos connaissances actuelles, un des individus a souffert d'éraflures, mais aucun jeune n'a dû être conduit à l'hôpital. Nous n'avons pas non plus dû emmener de jeunes au sein d'un poste de police»
Joël Regli, porte-parole de la Police cantonale bernoise

Joël Regli précise que les hommes de la police cantonale ne sont pas spécifiquement intervenus pour la bagarre de vendredi. Selon le porte-parole, chaque année, les autorités collaborent étroitement avec les organisateurs de SwissSkills. Des agents sont présents sur le site de Bernexpo et à proximité durant toute la durée de la manifestation, «particulièrement aux abords du centre commercial du Wankdorf, cela à titre préventif et avec des patrouilles jeunesse, de façon à pouvoir interpeller les jeunes sur leur comportement et au besoin, dans un esprit constructif, les rappeler à l'ordre».

Sécurité renforcée

Pour les autorités, Joël Regli poursuit: «À la suite des expériences faites lors des derniers SwissSkills, une présence préventive accrue a été mise en place, en collaboration avec les services de sécurité de l'organisateur. Notamment à l'entrée, afin que des objets dangereux ou de l'alcool ne puissent pas pénétrer sur le site. »

Selon la police, la bagarre dévoilée en vidéo n'est pas un incident majeur:

«Au final, grâce aux efforts effectués et à la bonne collaboration avec nos partenaires, aucun incident majeur ne s'est produit à notre connaissance durant la manifestation»

Même analyse de la situation du côté de SwissSkills, à qui nous avons fait parvenir un extrait de la rixe que nous avons en notre possession. Par SMS, la responsable en relations média de la Suisse romande et du Tessin nous écrit que «les SwissSkills ont été très calmes et pacifiques». Et que les organisateurs «sont très heureux qu'il n'y ait pas eu d'incidents majeurs.»

Vidéo: watson

Pour rappel, les SwissSkills se sont déroulés du 7 au 11 septembre. Plus de 150 métiers ont été présentés aux jeunes venus de tout le pays. Au total, ce ne sont pas moins de 120 000 visiteurs, dont 64 000 enfants et adolescents, qui se sont rués à Berne pour tutoyer leur futur professionnel.

Selon le président du comité d'organisation, qui s'est exprimé devant la presse samedi, le succès de la manifestation fait que «nous avons atteint nos limites. Nous ne voulons pas nous définir uniquement par la taille. Croître par la qualité est beaucoup plus important».

«La plupart des jeunes s'intéressaient aux métiers, s'informaient sur les stands et ne tuaient pas le temps dans un coin»
Daniel Arn, président du comité d'organisation, à l'ATS, samedi.

Prochaine édition: septembre 2025. Nous verrons si, d'ici là, la sécurité sera une nouvelle fois renforcée.

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