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30 km/h partout en ville? C'est ce que réclament ces Suisses

Menschen fahren mit dem Fahrrad auf der Velovorzugsroute in Zuerich an stehenden Autos vorbei, aufgenommen am Montag, 6. Maerz 2023. (KEYSTONE/Ennio Leanza)
Un thème récurrent dans les villes suisses: les zones 30.image: KEYSTONE

30 km/h partout en ville? C'est ce que réclament ces Suisses

La Conférence des villes pour la mobilité exige que la vitesse de 30 km/h devienne la norme en zone urbaine. De quoi énerver le conseiller national UDC Walter Wobmann.
21.05.2023, 16:2121.05.2023, 17:56
Kilian Marti
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La vitesse à laquelle on peut circuler en ville en voiture est un débat qui suscite l'émotion. Les partisans du 30 km/h vantent «moins de bruit, plus de sécurité, plus d'espace». Mais les opposants voient leur liberté individuelle menacée.

C'est pourquoi la dernière revendication de la Conférence des villes pour la mobilité (CVM) dans sa prise de position est explosive. Elle veut faire du 50 km/h l'exception et du 30 km/h la norme.

«Nous souhaitons inverser le principe dominant en matière de vitesse en ville, car le 30 km/h présente de nombreux avantages en termes de sécurité routière, de protection contre le bruit et de qualité de vie»
Adrian Borgula, président de la CVM et conseiller municipal vert lucernois.

Depuis cette année, les zones 30 peuvent être créées sans expertise sur les «routes non orientées vers le trafic». Mais les mesures du Conseil fédéral ne sont pas suffisantes, estime Adrian Borgula. Notamment parce que les grands axes routiers ne sont pas concernés par ce changement. «Nous souhaitons inverser ce système. Généraliser la vitesse à 30 km/h en ville sans expertise. Si les conditions le permettent, certaines routes peuvent alors rester à 50 km/h», explique le président de la CVM et politicien des Verts.

Adrian Borgula estime qu'il existe un nombre très élevé de routes où la vitesse devrait encore être réduite. Il cite un exemple de «sa» ville:

«A Lucerne, nous avons déposé six demandes de tronçons à vitesse limitée. Il ne s'agit que des tronçons les plus prioritaires. Une a été partiellement approuvée jusqu'à présent, les autres sont parfois en suspens depuis des mois ou des années.»

Ainsi, selon lui, pour obtenir des résultats plus rapides, il suffirait d'inverser le système.

Le BPL exige une définition claire

Cette exigence est saluée par la conseillère nationale des Vert'libéraux, Katja Christ:

«Il y a certainement encore un potentiel de zones 30 dans les villes. Mais une inversion du système n'entraîne pas en soi de modifications des zones de vitesse actuelles.»

Cela signifie toutefois qu'il faudrait à l'avenir justifier explicitement les zones à 50 km/h si elles sont utiles.

Katja Christ, GLP-BS, spricht vor Nationalratsvizepraesidentin Irene Kaelin, GP-AG,, waehrend der Herbstsession der Eidgenoessischen Raete, am Donnerstag, 30. September 2021 im Nationalrat in Bern. (K ...
La conseillère nationale PVL Katja Christ salue cette revendication.image: keystone

La conseillère nationale PVL estime que la limitation de vitesse à 30 km/h en ville présente de nombreux avantages - mais pas de manière générale sur toutes les routes. Pour elle, il est important de définir précisément où il faut limiter la vitesse et de quelle manière.

C'est à peu près le seul point sur lequel le conseiller national UDC Walter Wobmann peut être d'accord avec les deux autres politiciens. Walter Wobmann est président de l'Association pour la Fédération des motards de Suisse (FMS). Il déclare à watson:

«Si une zone 30 est nécessaire pour des raisons de sécurité, par exemple parce qu'il y a beaucoup d'enfants ou qu'un hôpital se trouve à proximité, alors c'est nécessaire. Aujourd'hui déjà, on peut introduire une limitation de vitesse simplifiée dans ces cas.»

Mais: «Il n'est pas possible de déclarer que la vitesse de 30 km/h doit être la nouvelle norme et d'étendre cela aux routes principales».

L'UDC annonce son opposition

Pour Walter Wobmann, il est clair que les partisans ne veulent pas «moins de bruit ou plus de sécurité».

«L'objectif de telles revendications est de repousser le trafic motorisé hors des villes. Ils avancent l'argument du bruit, alors que les véhicules sont de plus en plus silencieux, notamment grâce aux voitures électriques»

Ce signal est déjà perceptible depuis longtemps dans les villes, avec la suppression de places de stationnement et la réduction des voies de circulation pour développer les pistes cyclables. Walter Wobmann s'y opposera avec véhémence aux côtés des associations.

Walter Wobmann, Nationalrat SVP-SO, spricht waehrend der Medienkonferenz zur Lancierung der Neutralitaetsinitiative, am Dienstag, 8. November 2022, in Bern. (KEYSTONE/Peter Klaunzer)
Le trafic individuel motorisé est menacé: le conseiller national UDC Walter Wobmann.image: keystone

Le politicien UDC cite également un autre argument contre une limitation de la vitesse:

«Si les véhicules doivent rouler plus lentement, ils passent plus de temps sur la route et les gens font à nouveau plus de détours pour arriver à destination - ce qui nuit à l'environnement. Les exigences sont donc totalement stupides du point de vue environnemental.»

De quoi interpeller Adrian Borgula, conseiller municipal vert de Lucerne et président du SKM. «Cette affirmation n'est bien sûr pas défendable», dit-il. Si la vitesse était limitée à 30 km/h, on pourrait «rouler de manière plus régulière, ce qui consommerait moins de carburant». En outre, la consommation et donc la pollution dépendent principalement du comportement individuel au volant, que l'on roule ou non à grande vitesse et par à-coups. Adrian Borgula souligne:

«Je suis toujours dubitatif lorsque l'UDC utilise la protection de l'environnement comme argument. Car le plus grand potentiel d'amélioration de la politique environnementale réside dans le fait d'éviter les trajets, de les reporter sur les transports publics ou de se déplacer à pied ou à vélo. Mais ce n'est pas de ça dont on parle aujourd'hui.»

(Traduit et adapté par Chiara Lecca)

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