La vitesse à laquelle on peut circuler en ville en voiture est un débat qui suscite l'émotion. Les partisans du 30 km/h vantent «moins de bruit, plus de sécurité, plus d'espace». Mais les opposants voient leur liberté individuelle menacée.
C'est pourquoi la dernière revendication de la Conférence des villes pour la mobilité (CVM) dans sa prise de position est explosive. Elle veut faire du 50 km/h l'exception et du 30 km/h la norme.
Depuis cette année, les zones 30 peuvent être créées sans expertise sur les «routes non orientées vers le trafic». Mais les mesures du Conseil fédéral ne sont pas suffisantes, estime Adrian Borgula. Notamment parce que les grands axes routiers ne sont pas concernés par ce changement. «Nous souhaitons inverser ce système. Généraliser la vitesse à 30 km/h en ville sans expertise. Si les conditions le permettent, certaines routes peuvent alors rester à 50 km/h», explique le président de la CVM et politicien des Verts.
Adrian Borgula estime qu'il existe un nombre très élevé de routes où la vitesse devrait encore être réduite. Il cite un exemple de «sa» ville:
Ainsi, selon lui, pour obtenir des résultats plus rapides, il suffirait d'inverser le système.
Cette exigence est saluée par la conseillère nationale des Vert'libéraux, Katja Christ:
Cela signifie toutefois qu'il faudrait à l'avenir justifier explicitement les zones à 50 km/h si elles sont utiles.
La conseillère nationale PVL estime que la limitation de vitesse à 30 km/h en ville présente de nombreux avantages - mais pas de manière générale sur toutes les routes. Pour elle, il est important de définir précisément où il faut limiter la vitesse et de quelle manière.
C'est à peu près le seul point sur lequel le conseiller national UDC Walter Wobmann peut être d'accord avec les deux autres politiciens. Walter Wobmann est président de l'Association pour la Fédération des motards de Suisse (FMS). Il déclare à watson:
Mais: «Il n'est pas possible de déclarer que la vitesse de 30 km/h doit être la nouvelle norme et d'étendre cela aux routes principales».
Pour Walter Wobmann, il est clair que les partisans ne veulent pas «moins de bruit ou plus de sécurité».
Ce signal est déjà perceptible depuis longtemps dans les villes, avec la suppression de places de stationnement et la réduction des voies de circulation pour développer les pistes cyclables. Walter Wobmann s'y opposera avec véhémence aux côtés des associations.
Le politicien UDC cite également un autre argument contre une limitation de la vitesse:
De quoi interpeller Adrian Borgula, conseiller municipal vert de Lucerne et président du SKM. «Cette affirmation n'est bien sûr pas défendable», dit-il. Si la vitesse était limitée à 30 km/h, on pourrait «rouler de manière plus régulière, ce qui consommerait moins de carburant». En outre, la consommation et donc la pollution dépendent principalement du comportement individuel au volant, que l'on roule ou non à grande vitesse et par à-coups. Adrian Borgula souligne:
(Traduit et adapté par Chiara Lecca)