Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, a annoncé, dans la nuit de jeudi à vendredi, un report des premières élections en 15 ans dans les Territoires palestiniens.
Le président de l’Autorité palestinienne persiste et signe: la tenue du scrutin doit être «garantie» à Jérusalem-Est, annexée par Israël. Et dans la foulée de cette décision, la Commission électorale palestinienne a annoncé l'arrêt de ses activités visant à préparer ces élections.
A Ramallah, où l'Autorité palestinienne d'Abbas a plus l'habitude d'organiser des manifestations que les subir, des centaines de personnes sont descendues dans les rues pour dénoncer tout report du scrutin, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.
La Commission électorale palestinienne avait assuré récemment pouvoir mettre sur pied des bureaux de vote dans des villes voisines de Jérusalem, en Cisjordanie occupée.
Mais Mahmoud Abbas a rejeté jeudi soir cette option, disant vouloir que le vote puisse être tenu à Jérusalem, et que les partis puissent y mener leur campagne électorale. Il dénonce que l'Etat hébreu y a interpellé ces dernières semaines des candidats aux législatives.
Cette annonce intervient alors que Jérusalem-Est est déjà le théâtre depuis deux semaines de manifestations quotidiennes de jeunes Palestiniens contre la police israélienne.
Ces manifestations avaient fait la semaine dernière plus d'une centaine de blessés en une seule nuit alors qu'un groupe de juifs d'extrême-droite avaient chanté «mort aux Arabes».
Mahmoud Abbas joue la carte de Jérusalem-Est pour reporter, voire annuler, les élections car «il est confronté à une fronde au sein de son parti, le Fatah», estiment ses détracteurs.
Au total, plus d'une trentaine de listes électorales rivalisaient pour les législatives, dont deux courants défiant le Fatah de l'intérieur. D'un côté, l'opposant de longue date Mohammad Dahlane, exilé aux Emirats, et de l'autre le neveu de Yasser Arafat, Nasser al-Kidwa.
Outre ces deux courants, Mahmoud Abbas fait face aux islamistes armés du Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, territoire de deux millions d'habitants. Le groupe cherche aussi à étendre son influence en Cisjordanie, où vivent 2,8 millions de Palestiniens. (afp/ga)