Le nez en trompette, la mâchoire affinée, les lèvres pulpeuses et les yeux étirés: c'est la plastique du visage qui fait fureur sur les réseaux sociaux. Les entreprises pionnières l'ont bien compris, certaines un peu trop, voire jusqu'à en abuser.
C'est ce qui est reproché à TikTok, la plate-forme préférée des ados de 10 à 19 ans. Selon certains utilisateurs, l'application ajouterait des filtres «embellissant» sans leur consentement.
«Mais! Ce n'est pas mon visage!», s'est affolée la star de l'appli Tori Dawn en voyant sa mâchoire amincie et sa peau lissée. L'influenceuse américaine a alors passé sa main devant la caméra de son téléphone et réalisé que cette apparence était bien le fruit d'un filtre qu'elle n'avait, selon elle, pourtant pas activé.
@toridawn817 congrats tiktok I am super uncomfortable and disphoric now cuz of whatever the fuck this shit is
♬ original sound - Tori Dawn
Les filtres insta, snap, ou tiktok, tout le monde connaît. Même que la plupart d'entre nous ne publie pas une seule photo sans y faire appel. Sauf que l'utilisation de ces embellisseurs numériques est censé être un choix... qui ne s'avèrerait plus être le cas sur TikTok.
Préoccupée par les effets potentiellement nocifs que ces filtres imposés pourraient avoir sur d'autres usagers de l'application, Tori Dawn a voulu dénoncer auprès de ses 321 000 abonnés cette beauté qu'elle juge d'«irréaliste».
En quelques heures, la vidéo Tiktok de Tori Dawn a créé le buzz. En un rien de temps, les utilisateurs, qui se sont reconnus dans ses propos, ont inondé l'espace commentaire en précisant avoir également été confrontés à ces visages qui n'étaient pas les leurs. Sans leur consentement et sans possibilité de pouvoir désactiver le filtre. «J'ai presque eu une crise de panique quand j'ai vu la différence», «C'est n'importe quoi, donc pour TikTok, je ne suis pas assez jolie?», a-t-on pu lire sous la vidéo.
Contacté par le MIT Technology Review, premier média à avoir repéré l'incident, TikTok n'a pas souhaité répondre. Mais deux jours plus tard, le problème semblait avoir disparu, rapporte l'une des journaliste s'occupant de l'affaire.
C'est dans une brève déclaration que la société a, par la suite, reconnu qu'il y avait bien eu un problème. Pas plus de détail n'a été fourni. Difficile de savoir à quel point ces quelques jours de «bugs informatiques» ont pu affecter les utilisateurs qui y ont fait face.