Les conséquences du Covid-19 se font sentir dans tous les domaines, et c'est tout particulièrement le cas dans l'économie. La Suisse n'échappe pas à la règle: le secteur industriel prend un virage de plus en plus marqué vers le secteur tertiaire, selon une étude du centre de réflexion Avenir Suisse.
Au cours des 20 dernières années, le secteur industriel s'est spécialisé dans les domaines où la création de valeur et la productivité sont les plus importantes. Selon Avenir Suisse, il s'agit de la seule voie possible pour que l'industrie helvétique, largement tournée vers l'exportation, puisse rester compétitive à l'échelle internationale.
Une question se pose toutefois: délaisser le secteur industriel ne risque-t-il pas de délocaliser des emplois à l'étranger, et donc de les faire disparaître? Cette crainte ne s'est pas confirmée pour l'instant.
En effet, au cours des deux dernières décennies, le nombre de places de travail est resté stable. Dans certains cantons, notamment celui du Jura et de Neuchâtel, l'emploi dans le secteur secondaire a même progressé - aussi bien en chiffre absolu que par rapport à l'emploi total.
Dans la majorité des cantons, la désindustrialisation observée est plutôt associée à une transformation réussie vers des secteurs à plus haute valeur ajoutée et à meilleure productivité.
Parmi les premiers secteurs à profiter de cette «tertialisation», on retrouve:
Sur 10 francs générés par l'industrie en 2019, 4 francs provenaient de ces secteurs.
Même si on n'observe pas de disparition massive d'emplois, des changements structurels ont bel et bien lieu.
Afin de s'adapter aux nouvelles exigences du marché de l'emploi, les travailleurs du secteur industriel doivent compter sur deux piliers:
L'industrie suisse se porte bien et a surmonté les crises avec un certain succès, concluent les auteurs de l'étude.
Un «succès» à mettre sur le compte de la capacité d'innovation des entreprises. Mais pour poursuivre sur cette bonne voie, les firmes suisses doivent absolument disposer de conditions-cadre favorables, sans qu'une «politique dirigiste» soit souhaitable, de l'avis d'Avenir Suisse. (ats/mbr)