La Suède et la Finlande, qui s'étaient jusqu'à présent gardées de rejoindre l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan) afin de ne pas s'attirer les foudres de la Russie voisine, ont présenté leur candidature après l'invasion, le 24 février, de l'Ukraine par Moscou. Celles-ci ont été approuvées lors d'un sommet de l'Otan à Madrid fin juin.
Le Sénat américain a approuvé mercredi une résolution ratifiant les protocoles d'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan. Ella été soutenue par l'administration Biden lors d'un vote à une très large majorité, avec les élus des deux partis (95 voix pour, 1 contre). Il fallait au moins les deux tiers des sénateurs pour approuver le texte.
L'administration Biden soutenait ardemment cette ratification censée démontrer la solidité de l'Alliance atlantique face à la Russie expansionniste. Aux Etats-Unis, le Sénat est seul habilité à ratifier les accords internationaux.
Ce vote intervient au lendemain de la ratification des protocoles d'adhésion par le parlement français, ainsi que par l'Italie mercredi.
En comptant les Etats-Unis, 23 Etats ont déjà ratifié l'adhésion des deux pays sur les trente nécessaires, selon le décompte de l'Assemblée parlementaire de l'Otan.
Tous les pays membres de l'Otan doivent ratifier les protocoles d'adhésion avant qu'ils ne puissent entrer en vigueur et, de ce fait, que la Finlande et la Suède puissent bénéficier de l'article 5.
L'adhésion à l'Otan de la Suède et de la Finlande n'est pas pour autant encore acquise, la Turquie menaçant de «geler» le processus, en accusant les deux pays nordiques de bienveillance envers le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et ses alliés qu'Ankara considère comme des organisations terroristes.
Ankara, qui bloquait depuis mai leur entrée dans l'Alliance atlantique, a signé avec eux un mémorandum d'accord en juin liant leur adhésion à leur lutte contre les mouvements kurdes et leurs partisans sur leur sol. Mais le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau menacé fin juillet de faire barrage, accusant en particulier la Suède de ne pas «prendre sa part» à la lutte contre le terrorisme.
Ces adhésions, qui interviennent sur fond d'un renforcement considérable de la présence américaine sur le continent européen depuis l'invasion russe, représenteraient un changement majeur dans la sécurité européenne. (ats/jch)