À vrai dire, les CFF pourraient se reposer sur leurs lauriers: ils sont déjà vingt fois plus respectueux du climat que la voiture et l’avion. Mais l’entreprise met tout en œuvre pour toujours s’améliorer. Ladite gestion de la charge, pour laquelle elle a reçu le Watt d’Or, en est un exemple. Elle permet de lisser la consommation d’électricité aux heures de pointe.
En effet, l’exploitation ferroviaire ne nécessite pas toujours la même quantité d’énergie: lorsqu’un train accélère, il en a besoin de beaucoup. Comme de nombreux trains se mettent en mouvement en même temps dans le cadre de l’horaire cadencé, il se produit ce que l’on appelle des pics de consommation, qui sollicitent fortement le réseau électrique. C’est encore plus vrai les jours de grand froid, car les chauffages des trains et des aiguillages ont eux aussi besoin d’électricité. C’est là qu’intervient le projet de gestion de la charge.
Dès qu’une forte charge se profile, un logiciel développé en interne éteint les chauffages des trains et des aiguillages pendant quelques secondes à deux minutes maximum. La gestion de la charge n’est qu’une de plus de 300 mesures par lesquelles les CFF veulent économiser 850 gigawattheures d’énergie par an d’ici 2030, ce qui correspond à la consommation d’électricité de 212 500 ménages.
Par exemple, les trains ne sont plus chauffés lorsqu’ils sont sur une voie de garage. Les 7400 chauffages d’aiguillage ne sont désormais activés que lorsqu’ils sont vraiment nécessaires. Pour ce faire, une station météorologique située au niveau de la voie mesure les températures et détecte les précipitations. Grâce aux recommandations de conduite envoyées sur la tablette du personnel des locomotives, les trains circulent toujours à la vitesse optimale, ce qui les rend non seulement plus efficaces sur le plan énergétique, mais aussi plus ponctuels.
En 2021, de telles mesures ont permis d’économiser environ 500 gigawatt/heures d’énergie par an, l’équivalent de la consommation de tous les ménages des villes de Berne et de Lausanne. Jamais auparavant les CFF n’avaient économisé autant d’énergie en un an.
La réutilisation des matériaux est un autre point important de la durabilité. Dans la mesure du possible, les anciens composants et matériaux ne sont pas jetés, mais réutilisés. Pour les CFF, il s’agit d’une quantité impressionnante: pas moins de 77 millions de tonnes de matériaux restent dans le circuit. Par exemple, dans le Resale Shop des CFF, les fans de chemins de fer peuvent acheter tout ce qui leur tient à cœur: des locomotives retirées du service aux horloges de gare usagées. C’est ainsi que des trains d’extinction et de sauvetage de Suisse ont eu par exemple une seconde vie en Norvège.
Depuis 2020, les CFF utilisent beaucoup d’asphalte recyclé. L’impact environnemental d’un quai construit de cette manière peut être réduit d’un quart par rapport à un quai d’asphalte neuf. Vous vous souvenez des afficheurs à palettes qui indiquaient autrefois l’heure de départ d’un train? Ils n’ont pas fini à la poubelle, mais ont été démontés et transformés en une horloge unique en son genre.
Les objectifs de durabilité font partie de la stratégie CFF 2030. Celle-ci précise qu’à partir de 2030, l’entreprise sera climatiquement neutre, consommera moins d’énergie et renforcera l’économie circulaire. Les CFF apportent ainsi une grande contribution à l’objectif climatique 2050 de la Suisse. Grâce à la part du ferroviaire dans les transports, le pays évite chaque année cinq millions de tonnes de CO2, soit 10% des émissions totales.
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