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Ma toute première fois dans l’antre d’une maîtresse SM

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Image: shutterstock/watson
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Ma toute première fois dans l’antre d’une maîtresse SM

03.03.2021, 11:3903.03.2021, 17:04
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...fait une entrée hyper stressante dans la trentaine, avec son lot d'expériences foireuses. Aussi spontanée et délurée que névrosée, Pénélope fait ce qu'elle peut pour dealer avec l'existence et sa dose de paradoxes. Tout comme vous! Comme elle en connaît un rayon sur les déboires amoureux, vous pouvez également lui poser vos questions les plus intimes. Elle vous répondra directement toutes les semaines. Et, n'ayez crainte, comme elle, vous resterez anonyme.

ça, c'est moi:

(à quelques détails près puisque j'ai laissé tomber les tresses.)
(à quelques détails près puisque j'ai laissé tomber les tresses.)pc

J’ai rencontré cette femme sur internet. On a rapidement convenu d’un rendez-vous dans un bar genevois de la rive gauche. Au premier verre, j’étais séduite et pas seulement par son esprit. Gaulée comme Kim Kardashian, tout ce que j’aime!

Au début, elle s’est présentée comme une opératrice de téléphone rose. J’étais déjà moyennement emballée par son choix de carrière. Pas le genre de trucs que t’as envie de raconter à tes parents quand tu leur présentes ta copine. Déjà que suis bisexuelle, autant ne pas en rajouter…

Mais bon, la chair est faible!

Au bout de quelques jours, elle m’a avoué qu’elle avait un autre job: maîtresse dominatrice SM.

Ah bon. Finalement le téléphone rose c’était très bien! C’est peut-être à ce moment-là que j’aurais dû prendre mes jambes à mon cou, mais j’avoue que la bougresse avait réussi à titiller ma curiosité. Rien de tel que ce genre de bizarreries pour réveiller ma fibre d’écrivaine en devenir.

Elle m’a raconté qu’elle avait des «soumis» qui lui payaient des Louboutins. Des hommes, souvent haut placés et très puissants, qui adoraient venir se faire chier sur la gueule dans son petit appartement genevois. Voilà qui expliquait pourquoi elle avait une collection de poppers dans son frigo, une tripotée de gods «à faire pâlir tous les Marquis de Sade» et une cage accrochée dans un coin de sa chambre.

Du coup, je n’arrêtais pas de lui poser des questions, en mode conseillère d’orientation, histoire de comprendre un peu mieux ses choix de carrière. Elle m’expliquait qu’elle voyait son rôle comme de la «sado-thérapie». Elle préférait que ces tarés viennent se faire écraser les mains à coup de talons aiguilles chez elle, plutôt qu’ils aillent assouvir leurs pulsions autrement… Pas sûre que ce genre de pratiques soit remboursé par la LAMAL, mais soit. Elle en parlait librement et parvenait à conférer à son discours un sens qui a fini par chambouler ma vision de la «normalité».

«Tu peux pas comprendre toi, t'es vanille»
Ma meuf, chocolat-café-double pistache

Quand on couchait ensemble, c’était soft, bien sûr. Pas de fouet, ni d’insectes à bouffer sur son corps. Parce que moi, j’étais «vanille», comme elle disait. Elle trouvait très drôle de tâter mon ventre pour me dire s’il était plein et où j’en étais dans mon processus de digestion, vu qu’elle avait une certaine expérience des estomacs chargés avant de voir ses «patients».

Un soir, elle a tenu à me présenter ses amies, avant qu’on aille en boîte lesbienne SM. Je savais même pas que ça existait. On a fait l’apéro avec deux filles et une travestie qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à ma cousine, en plus grande. D’après ce que j’ai compris, ce petit groupe profitait de se retrouver pour laisser exprimer sa véritable nature. Au quotidien, chacune remet son uniforme bon chic, bon genre.

Arrivées dans la boîte, il y avait des films pornos lesbiens sadomasochistes sur des écrans télé un peu partout. Une des filles a rapidement filé vers les backrooms, où elle s’est trouvée une camarade de jeu. Moi je me suis jetée sur ma vodka histoire de faire passer la pilule.

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Je me suis promenée dans cet espèce de club échangiste d’un nouveau genre pour essayer de tâter l’ambiance, en tirant sur ma paille comme une cokée sur son rail. C’était surréaliste. Même après trois vodka. Il y régnait une sorte d’agitation lubrique à demi contenue. Comme si tout le monde comprenait bien le côté décalé de la chose et trouvait ça génialement subversif. J’ai arpenté les couloirs sombres jusqu’à déboucher sur une sorte de piste de danse, qui servait plutôt de point d’observation avant consommation.

Au bout d’un moment, on a eu droit à une espèce de show sadomaso avec deux créatures sapées en Spiderman grise et noire, intégralement recouvertes, qui s’enroulaient dans des cordes, sur une musique de mort. Dans le public, des couples de jeunes lesbiennes qui avaient l’air plutôt «conventionnelles». Je suis allée les interroger histoire de comprendre ce qui les attirait dans ces pratiques. Le frisson de la nouveauté apparemment. Je me demandais à partir de quel moment on s’emmerde suffisamment dans son couple pour décider de pimenter le tout à coup de chaînes et de pic à glace.

Je suis partie à la recherche de ma copine, que j’ai retrouvée dans un coin en train d’observer une femme à moitié à poil et à califourchon se faire fouetter par une autre, déguisée en chat.

Foutue pour foutue, j’ai voulu me confronter à l’exercice, histoire de comprendre le plaisir qu’on peut en retirer. Je me suis mise à fouetter cette fille, qui poussait des gémissements à chaque coup. Avec ma copine dans le fond qui me disait «mais non, pas comme ça, faut tenir le fouet de cette façon».

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Je ne sais honnêtement pas vraiment comment s’est terminée cette soirée, j’ai fini par tirer la prise au bout d’un moment et d’un certain dosage d’alcool. Mais je sais que je suis restée avec cette fille plusieurs mois, jusqu’à ce que, bizarrement, le sexe ne soit plus une excuse suffisante pour colmater nos différences de perception de la vie.

Elle a disparu dans la nature aussi vite qu’elle était arrivée, mais je sais qu’elle continue à voir ses «soumis» et part souvent en vacances dans leur villa aux quatre coins du monde.

Ça m’a fait réfléchir sur les différents mondes qui se dissimulent dans le nôtre et qu’on ne soupçonnerait pas. Et sur mes chances de trouver l’amour un jour, accessoirement. Possibilité qui s’éloigne de plus en plus. J’ai donc décidé de partir à la découverte de cette large palette de différents délires sexuels, jusqu’à trouver celui qui me convient. Et j’ai bien l’intention de continuer à vous les raconter.

Keep posted.

Tu t'interroges sur ta situation amoureuse? Ecris-moi à:

penelope.page@watson.ch

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