Dix ans d’attente depuis la Zoé, c’est long. Le temps peut-être pour que Renault acquière suffisamment d’expérience et peaufine sa copie pour affronter les Allemands de Volkswagen et leur ID.3 dans le segment des compactes électriques. En tous les cas, l’attente ne fut pas vaine et voyez ici pourquoi.
Sur la nouvelle Mégane, tout change, sauf le nom. La petite nouvelle repose sur une plate-forme CMF-EV, développée avec Nissan et exclusive aux véhicules électriques. Elle se caractérise par des porte-à-faux courts pour une meilleure exploitation de l’espace. En outre, elle adopte une architecture qui regroupe dans le plancher la batterie et son système de refroidissement, tandis que le moteur, le convertisseur et l’électronique de traction prennent place sous le capot.
Cette construction bénéficie en premier lieu à la masse, ténue pour un véhicule électrique, puisqu’elle s’élève à «seulement» 1700 kg environ en ordre de marche. Face à la VW ID.3, sa principale concurrente, la Mégane électrique est entre 100 et 200 kg plus légère suivant la version. C’est loin d’être un détail lorsqu’il s’agit de parler de consommation !
La Mégane E-Tech Electric n’est disponible qu’en une seule motorisation avec un moteur de 220 ch et 300 Nm qu’alimente une batterie de 60 kWh. Renault annonce une autonomie théorique de 450 km et une consommation moyenne de 18,3 kWh/100 km. Dans la vraie vie, il convient de tabler plutôt autour des 350 km en trajet mixte alors que nous sommes parvenus, en mode «Eco» et en jouant allègrement avec les différents modes de récupération d’énergie, à ne consommer que 13,6 kWh/100 km sur un trajet mixte de 150 km. C’est tout simplement prodigieux!
La masse contenue de la Mégane est immédiatement perceptible à la conduite. D’une agilité rare pour une voiture «à piles», avec très peu d’inertie, la Française ne boude pas son plaisir à être menée de manière sportive. Ce d’autant qu’elle bénéficie d’une direction particulièrement directe. En pure traction, elle en hérite cependant les petits défauts comme une tendance marquée au sous-virage et un arrière un peu plus mobile que la moyenne au lever de pied en entrée de courbe. Les liaisons au sol ne souffrent aucune critique, assurant confort et stabilité en conduite normale et plus dynamique.
A bord, on regrettera un espace à l’arrière compté pour les passagers avec des assises courtes et un espace aux jambes ténu. Dans le cockpit avant, la forêt de leviers autour du volant demande un certain temps d’adaptation pour qui n’est pas familier de l’ergonomie propre à Renault. On adore en revanche les deux énormes écrans pour l’instrumentation et l’info-divertissement, dont le fonctionnement est assuré par la suite logicielle de Google. Fluide, rapide et intuitif, rares sont les systèmes conçus par les constructeurs eux-mêmes à lui arriver à la cheville. Enfin, le coffre dispose d’une jolie contenance, de 440 à 1332 litres.
Affichée à partir de 40 000.- francs, la Renault Mégane E-Tech Electric tire résolument son épingle du jeu en proposant un plaisir de conduite allié à une homogénéité unique parmi les compactes électriques.